François Malingrëy est né en 1989 à Nancy. Fils d’illustrateur, il étudie à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg et développe une technique figurative. Son univers pictural est, malgré son réalisme, empreint d’étrangeté et répond à des règles qui lui sont propres : des personnages anonymes, à la nudité symbolique, évocatrice de vulnérabilité – ils ne peuvent, en effet, se cacher derrière leurs parures, leurs atours – évoluant dans un cadre non-identifié où règne la banalité. Une impression de drame, voire de tragédie, se dégage de ses toiles aux proportions impressionnantes. L’atmosphère, comme les couleurs utilisées, est sombre, pesante.
Ses portraits sur fond d’or, contrairement à la tradition occidentale qui réserve cette couleur et cette matière précieuses aux saints et saintes, sont ceux de figures banales et étranges, déracinées et mal dans leur peau. Leur mal-être transparaît notamment par le rejet du contact visuel : absorbés par le vague de leurs pensées, ils refusent d’échanger un regard avec les spectateurs, ou peut-être n’ont-ils tout simplement pas conscience d’être portraiturés et ainsi fixés sur la toile pour la postérité.