Caravage à Rome

Caravage à Rome

Le Musée Jacquemart-André présente du 21 septembre 2018 au 28 janvier 2019 l’exposition Caravage à Rome.

Dix toiles de Caravage, dont sept n’ayant jamais été montrées en France, sont exposées au regard de tous. Mis en parallèle avec ses contemporains, les tableaux du maître de la peinture du XVIIe siècle dialoguent avec ceux d’illustres artistes comme Annibal Carrache, Giovanni Baglione ou le Cavalier d’Arpin. Et c’est face à ces toiles que l’on comprend l’impact de Caravage sur toute une génération d’artistes : qu’ils veulent s’en approcher, ou bien au contraire, s’en distinguer, l’œuvre de celui-ci influença l’art d’une époque, jusqu’à devenir un mouvement à part entière.

C’est sûrement par sa technique novatrice que Caravage marqua tant les esprits. Le clair-obscur, devenu indissociable de ce peintre italien, rythme ses grandes compositions, et éclaire les différentes scènes. C’est alors dans une ambiance intimiste que nous sommes plongés : privés d’arrière-plan, les personnages se retrouvent face à l’observateur. Le fond, qui tire souvent vers le noir ou le gris foncé se pose alors comme une sorte de scène, où les différents protagonistes semblent être éclairés par un faisceau lumineux provenant d’un hors champ. Le réalisme, aussi bien dans le choix des sujets que dans la représentation de ceux-ci est marquant, Caravage ose représenter ce qu’il voit, ce qu’il conçoit, apportant une dimension profondément humaine à ses individus. 

Le peintre dresse ainsi une image que chacun peut comprendre, analyser et ressentir. Même lorsqu’il s’agit de la religion, comme dans Saint Jérôme écrivant, Caravage offre une vision personnelle et intime. La palette concentrée, le fond noir, et les couleurs rouge et blanc qui rythment le premier plan illustrent un désir d’aller à l’essentiel : de même avec, comme à son habitude, que très peu d’objets et de détails composant l’espace. Une table, parallèle à la ligne du support, fait le lien entre les deux parties de la toile. Saint Jérôme, à moitié dénudé, n’est habillé que d’une cape, laissant apercevoir son corps frêle, blanc, atteint par le temps. La lumière du clair-obscur se reflète sur sa peau, sur son crâne, il semble exposé. Le visage baissé, concentré sur le livre qu’il tient d’une main, nous ne pouvons apercevoir la douceur de son regard, mais l’auréole, délicatement tracée au-dessus de sa tête rappelle le caractère saint de ce personnage. Caravage livre ici une image émouvante de la vieillesse : le bras tendu, l’homme, même faible, trouve la force de continuer à écrire. Et ce bras semble finalement ériger un pont entre son visage et le crâne posé sur la table en parfait alignement avec le visage du Saint. Comme si, le temps passé à tracer des lignes, transcrire des mots, le rapprochait, finalement, petit à petit d’une mort certaine et inévitable.

Texte : Angèle Imbert

Crédit Visuel : Michelangelo Merisi, dit Caravage, Saint Jérôme écrivant, vers 1605, huile sur toile, 116 x 153 cm, Galleria Borghese, Rome

 

Musée Jacquemart-André

  • Adresse : 158 boulevard Haussmann
  • Code postal : 75008
  • Ville : Paris
  • Pays : France
  • Tel : 01 45 62 11 59
  • Site Internet : www.musee-jacquemart-andre.com
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