Chine. Empreintes du Passé – Découverte de l’Antiquité et Renouveau des Arts 1786 – 1955  

Chine. Empreintes du Passé – Découverte de l’Antiquité et Renouveau des Arts 1786 – 1955  

À l’occasion de l’exposition Chine. Empreintes du Passé, le Musée Cernuschi explore, du 7 novembre 2025 au 15 mars 2026, la découverte de l’Antiquité et le renouveau des arts en Chine (1786 – 1955). Le parcours invite à suivre l’héritage des lettrés et moines archéologues du dix-neuvième siècle, qui se sont mis en quête d’inscriptions antiques. Leurs travaux ont contribué à une révolution visuelle, aux effets durables, dont la modernité est marquée par l’association inédite entre calligraphie, peinture et estampage.  

///Melian Pussey

 

Chine Empreintes du Passé revient sur un moment de l’histoire chinoise où le climat intellectuel a favorisé plusieurs pratiques scientifiques, dont l’épigraphie. Ce domaine, autrefois appelé étude des métaux et des pierres (Jinshixue), est pratiqué depuis le onzième siècle, faisant des vases rituels et des stèles antiques des objets d’étude. Les siècles qui suivent, notamment les périodes d’intérêt du dix-huitième et dix-neuvième, correspondent à un élargissement du champ à des vestiges plus modestes ou plus accessibles. Ceux-ci incluent des fragments de stèles et la calligraphie des flancs des montagnes.

La redécouverte du passé et sa documentation sont principalement portées par l’estampage. Il s’agit d’un procédé consistant en l’impression de la forme d’un objet qu’on viendrait presser contre un papier humecté puis encré. La feuille épouse les surfaces, résultant en un produit fini avec les reliefs colorés en noir et les creux en blanc. Cette méthode assure une meilleure lisibilité étant donné qu’elle révèle les détails des graphies. L’élément ci-dessous représente un Liuzhou miniature en train de s’adonner à ce travail.

Liuzhou et Chen Geng, Liuzhou examinant une lampe en bronze de l’époque Han, Dynastie Qing (1644 -1912), 1837, Encre et couleurs sur papier, Musée Provincial du Zhejiang

La mobilisation et la réception de cette technique représente le sujet central de deux parties sur les trois grands axes thématiques de l’exposition. Le parcours, en effet, s’attache dans un premier temps à traiter de sa fonction d’ outil de reproduction et de transmission, avant de montrer dans un second temps, qu’il a été une source d’inspiration artistique. La dernière section a une valeur conclusive, s’attardant sur le développement d’une esthétique nouvelle dans les arts décoratifs et populaires.

Le visiteur est amené à se familiariser avec la technique grâce aux courts films démonstratifs diffusés et aux éléments accrochés. Il faut noter que le vaste corpus de cent quarante cinq œuvres, répartis sur huit salles, ne limite pas qu’aux estampages. Ceux-ci sont accompagnés de peintures, de calligraphies, de sceaux, de livres, de photographies, de bronzes, de céramiques, de miroirs et de monnaies.

Vase Ding, Dynastie des Zhou de l’Ouest (1046 – 771 av. J.C.),Bronze Musée Cernuschi, M.C. 631, legs Henri Cernuschi, 1896

Cette riche culture matérielle donne un aperçu des échanges de savoirs dans les milieux érudits de la fin de la dynastie Qing (1644 -1911). Les développements dans leurs recherches, entre innovations techniques, comme l’estampage intégral (Quanxing ta), et incorporations esthétiques et poétiques sont également abordées.

Liuzhou, Estampage d ’un vase rituel en bronze, Dynastie Qing (1644 – 191 2 ), milieu du XIX ème siècle, Encre sur papier, Musée Provincial du Zhejiang
Wu Changshuo , « Image d’apogée de la prospérité »,  Dynastie Qing (1644 – 1912), 1902 Encre et couleurs sur papier, Musée Provincial du Zhejian

Leur influence sur les pratiques artistiques se manifeste dans les productions calligraphiques qui incorporent les formes archaïques des stèles. Une autre expression artistique associée à l’estampage est la peinture populaire Bapo. En adéquation avec l’appellation Bapo qui signifie “huit [objets] brisés”, les réalisations de ce type se caractérisent par une reproduction en trompe l’œil d’objets empilés, accumulés. Les commissaires d’exposition notent la similarité de ces travaux, aux motifs contemporains, avec les ensembles complexes du moine bouddhiste Liuzhou (1791-1858).

He Shaoji, Copie de la Stèle de Zheng Gu de style chancellerie, Dynastie Qing (1644 – 1912), Encre sur papier, Musée Provincial du Zhejiang
Peintures bapo [huit brisés] portant des sceaux de Yu Ji,  Fin de la dynastie Qing (1644 – 1912), Encre et couleurs sur soie, Musée provincial du Zhejian

 

La photographie s’invite également dans l’exposition, notamment dans l’avant dernière salle de l’espace qui est centrée sur la circulation internationale des savoirs épigraphiques. Il est possible d’y trouver des images du sinologue français Edouard Chavannes (1885 -1918).

Edouard Chavannes, Site bouddhique de Longmen, province du Henan ,1907 Fac – similés de tirages numériques d’après un négatif au gélatino – bromure d’argent sur plaque de verre © MNAAG, Paris, Dist. GrandPalaisRmn / image musée Guimet

 

Le commissariat de l’exposition a été assuré par Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi, et Wang Yifeng, chercheur du musée provincial du Zhejiang, marquant une collaboration entre les deux institutions. Les prêts pour l’exposition proviennent de ce partenaire chinois et des collections de l’INHA et du Collège de France.

 

Musée Cernuschi

  • Adresse : 7 avenue Vélasquez
  • Code postal : 75008
  • Ville : Paris
  • Pays : France
  • Tel : 01 53 96 21 50