Du 3 novembre au 31 décembre, la galerie Jacques De Vos – Espace Seven présente l’exposition Girls Girls Girls du photographe Cyril Bailleul ; une incursion dans les couloirs du « Clermont Lounge », mythique club de strip-tease d’Atlanta aux Etats-Unis.
« J’ai toujours été partagé entre reportages et portraits. La photographie est pour moi un rapport entre sensations et sentiments. » Né à Paris en 1971, Cyril Bailleul n’a jamais quitté son appareil depuis ses débuts à l’âge de 15 ans. Des enfants des Favelas au Brésil pour l’UNESCO jusqu’au Luxembourg comme photographe officiel de la Cour, en passant par ses portraits du Dalaï-Lama pour Paris Match et ses clichés de correspondant à Paris pour l’ONU, le photographe promène depuis plusieurs années son regard sur des univers diamétralement opposés. Cette fois, il nous emmène à Atlanta, capitale de l’Etat de Géorgie au Sud des Etats-Unis, à la rencontre de celles qui font la réputation du célèbre « Clermont Lounge ».
Ouvert en 1965, « The Clermont Lounge » est le premier et le plus ancien club de strip-tease d’Atlanta. Situé au sous-sol de l’hôtel Clermont Motor dans le quartier de Poncey-Highland, l’établissement – qui a survécu à de multiples tentatives de fermeture – s’est bâti une réputation nationale grâce à son atmosphère kitsch et ses danseuses iconiques au style dénudé et burlesque. Sans compter les nombreuses célébrités qui s’y sont succédées : Marilyn Manson, Morgan Freeman, Jennifer Lawrence, Bill Murray, Robert de Niro, Lady Gaga…
Dans les couloirs tamisés de ce lieu unique, habituellement peu enclin à se laisser photographier, Cyril Bailleul a promené son objectif. Telle une invitation à franchir les portes de l’interdit, l’exposition Girls Girls Girls est le récit de cette exploration. Des clichés comme autant de rencontres avec ces danseuses de la nuit à la réputation sulfureuse, objets de tous les fantasmes, admirées et souvent malfamées. Mais aussi et surtout, des portraits de femmes, aussi atypiques soient-ils. Sans retouches ni fausse pudeur, Blondie, Cassie, Chandra, Barbie et les autres irradient sur papier glacé, livrant leur beauté fardée et leur personnalité affirmée au regard du spectateur étranger.
Vernissage le jeudi 2 novembre.
Texte : Léa Houtteville
Crédit visuel : Cyril Bailleul, Sans titre.