Ella & Pitr, Comme des fourmis

Ella & Pitr, Comme des fourmis

Ce début d’année est bouillonnant pour le duo Ella & Pitr, qui souffle sa dixième bougie : une monographie publiée aux Éditions Alternatives, aussi fourmillante que l’exposition rétrospective que leur consacre la galerie Le Feuvre, Comme des fourmis, du 20 janvier au 17 février.

Elle est née en 1984. Lui est né en 1981. Ensemble, ils ont formé Ella & Pitr, mêlant leurs vies et leur carrière qu’ils partagent depuis 2007. Leur surnom, les Papiers Peintres, est un clin d’œil à leurs débuts dans les rues de Saint-Etienne qu’ils tapissent de collages en tous genres. Ils sont ces invisibles et joyeux troubadours de l’art qui égaient nos journées, parsemant les rues de leurs créations, en contrepoint aux affiches publicitaires qui inondent notre quotidien. Peu à peu, leur succès les a conduits vers d’autres villes, d’autres pays, d’autres continents.

Tous les supports et les espaces semblent propices aux expérimentations d’Ella & Pitr. Murs, sols, ils adoptent aussi un point de vue aérien en revêtant certains toits d’immeubles de grands géants, qu’ils surnomment Colosses. Si le fantasque duo sait épouser les aspérités et les irrégularités des murs, il s’attarde sur des surfaces bien plus petites : les cimaises de la galerie Lefeuvre.

Pour cet événement, une trentaine d’œuvres ont été rassemblées, livrant un aperçu de la production et de l’évolution du couple depuis 2010. Sur papiers, sur béton ou sur bois, le médium importe peu tant qu’il véhicule de l’émotion et de la poésie, mais surtout une bonne dose d’humour ! Tantôt mordant comme pour La bourgeoise dépressive qui avait beau faire les magasins, elle n’y voyait qu’un grand vide, il peut aussi être loufoque : Les portraits animaliers d’oiseaux imbriqués en rectangle ou la table nappée en damier, virevoltant dans un cosmos fantasmagorique, ne sont pas sans rappeler l’univers de Lewis Carroll. Du rire et de la poésie, agrémenté d’une touche de burlesque, c’est ça Ella & Pitr.

Texte : Alix Meynadier

Crédit visuel : Courtesy Galerie Le Feuvre