Exposition « Terre » à la Galerie Maison Laurence Pustetto

Exposition « Terre » à la Galerie Maison Laurence Pustetto

Du 21 mai au 17 juillet, la maison galerie Laurence Pustetto présente une exposition collective de peintures, céramiques et sculptures. Les trois artistes mises à l’honneur sont Cristine Guinamand, Claire Roger et Karinka Szabo-Detchart. Cette exposition en trio intitulée TERRE. Terre nourricière, de nos continents imaginaires, de nos continents habités articule à la fois des oeuvres figuratives et abstraites et offre aux artistes l’occasion d’investir leur singularité dans une interprétation personnelle d’un sujet actuel, au coeur de nos préoccupations et des enjeux contemporains. Il s’agit du premier partenariat de la maison galerie Laurence Pustetto avec le festival Philosophia, l’occasion de penser la Terre à partir des travaux du philosophe Gilles A. Tiberghien qui traitent notamment de la question des rapports entre l’art et la nature.

 

/// Alina Roches-Trofimova

 

Cristine Guinamand a une pratique éclectique des arts plastiques qui mélange dessins, gravures, broderies, installations reliquaires et sculptures. Animée par une grande liberté, l’artiste n’hésite pas à se tourner vers une diversité de techniques, de matériaux et de supports. Néanmoins, Cristine Guinamand est surtout connue pour ses peintures foisonnantes qui forment comme des labyrinthes colorés où faune et flore se mélangent. La profusion des éléments sur la toile crée un univers mystérieux, à la fois inquiétant et merveilleux, où le regard ne cesse de redécouvrir les éléments de la toile. La peinture de Cristine Guinamand nous plonge dans des écosystèmes riches, marqués par le contraste entre l’épanouissement de la couleur et une nature qui semble étrangement menaçante. Le monde qui nous est présenté est un monde imaginaire suspendu quelque part entre la vie et la mort, plus proche des paysages désolés que de la terre nourricière. Quelque chose de chimique semble même s’être répandu dans l’air tant la prolifération de traits et de couleurs dessine une atmosphère chargée, irrespirable. La finesse de la frontière entre l’imaginaire et le réel ne tient qu’à une toile.

 

© Cristine Guinamand
 

A partir de déchets de notre société pétrochimique, Karinka Szabo-Detchart, à la fois théoricienne et plasticienne, construit ce qu’elle imagine comme étant les reliques futures de notre époque. Cette sculpture d’anticipation, résolument dystopique, met en exergue nos effets destructeurs, à nous les Hommes, sur notre environnement et ce qu’il en demeurera. Qu’offrons-nous aux archéologues du futur ?  Ce que l’on sait, c’est que le plastique restera : une bouteille en plastique met autour de 400 ans à se décomposer et le vortex de déchets du Pacifique nord, nouveau continent, fait qu’il n’y aura pas besoin de creuser profond pour trouver les fossiles de la société de surconsommation flottant sur l’eau. Le grand paradoxe est que ces déchets sont dociles et s’agencent volontiers dans une transfiguration qui parvient à les rendre beaux. La sculpture de Karinka Szabo-Detchart donne une seconde vie à ce qui est devenu inutile, elle sublime une réalité qui nous rattrape, avec peut-être l’espoir secret que rendre plus agréable à regarder aiderait enfin à voir.

 

© Karinka Szabo-Detchart

 

Formée au graphisme, à la gravure et à l’étude de la couleur, c’est dans le travail de la céramique que Claire Roger trouve sa place. La céramique lui permet d’effectuer un traitement simultané de la matière, de la couleur, du graphisme et des volumes et de se distinguer ainsi par la singularité de sa technique. Du découpage et assemblage de l’argile naissent des graphismes abstraits. La terre comme origine se transforme ici par stratifications, croisements, superpositions, juxtapositions, collages, torsades, répétitions et modulation ; la cuisson scelle le tout afin de permettre à cette nouvelle terre de traverser le temps. Les oeuvres de Claire Roger sont un exemple parfait de la noblesse des arts décoratifs et, offrant une pérennité à l’éphémère, elles prouvent la richesse des ressources naturelles et la possibilité que nous avons de faire autrement, avec autre chose, tournés vers d’autres horizons. Il n’y a plus assez d’ozone entre la dystopie et la réalité, bien trop de plastique pour le laisser inutilement flotter dans l’océan, mais juste ce qu’il faut d’argile pour créer.

 

© Claire Roger

 

Visuel de couverture :  Vue de l’exposition TERRE à la Maison Galerie Laurence Pustetto

 

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