Fabrice Rebeyrolle à la galerie Capazza

Fabrice Rebeyrolle à la galerie Capazza

« Ma peinture

se soulève en chant de cendres

D’un atelier à l’autre rendre visible cette mutation

dans cette perspective de re-naissance

cycle métaphorique de fin et commencement

Utilisation des cendres rapportées

qui font corps avec la matière-peinture »

Fabrice Rebeyrolle – Notes d’atelier, 2018

/// Stéphane Gautier

 

 
« Les espérances des cendres 10 » (2018) technique mixte sur papier.
50×65 cm © Galerie Capazza

 

Né à Paris en 1955, Fabrice Rebeyrolle a fait ses études à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et à l’École du Louvre. Peintre et graveur, il s’est installé à Issoudun après avoir vécu et travaillé 25 ans dans le sud de la France.

Depuis 40 ans son travail est exposé dans de nombreuses galeries, tant en France qu’à l’étranger. Il a participé aux principales foires d’art contemporain : Fiac et Art paris, Bâle, Séoul, Cologne, Madrid, Stockholm, Amsterdam, Londres…

Plusieurs musées ont présenté son travail : Paris, Bruxelles, Strasbourg, Grenoble, Soissons, Bézier, New-York…

Fabrice Rebeyrolle est passionné par la poésie. Cette passion l’a conduit à créer les Éditions Mains-Soleil en 1992 avec son épouse. Cette aventure a permis une production régulière de livres d’artiste en amitié avec de nombreux poètes.

Depuis 2016, Fabrice Rebeyrolle est artiste permanent à la Galerie Capazza.

 

 

Christian Noorbergen nous parle de Fabrice Rebeyrolle

« Nous risquons des aubes anthracites 5 » (2018) technique mixte sur
carton. 42×60 cm © Galerie Capazzacarton. 42×60 cm © Galerie Capazza

Chez Fabrice Rebeyrolle, la création est saisie à la gorge, prise à la source d’un art de démiurge, où la terre inachevée, brûlée et métaphorique, serait toujours en gestation. L’étendue tressaille, et l’espace est toujours en suspens. Les couleurs brutales, comme le sang, se sont retirées. Elles ne sont plus que rumeurs chromatiques, et l’obscurité palpite. La flamme ne recueille jamais que le sommeil des cendres, et les ombres du temps précèdent toujours les lumières…

Somptueuses, sombres et tendues, sont les respirations d’art de Fabrice Rebeyrolle. L’infime est son territoire. L’opacité s’étend, et des craquements d’infini incantent les surfaces. Microcosme et macrocosmes s’étreignent en fins paysages dehors-dedans. En fragments d’immensité.

Par ses traversées d’altérité, Fabrice Rebeyrolle ensemence le vide, s’aventure sans limite vers l’inexploré , et laisse toujours à vif le champ ouvert du compréhensible. Oseur d’abîmes, il sait inventer des traces de traces. Fascinantes saisies de ces trames éparses, allusives et comme arrachées aux pesanteurs. Art prodigieux d’intimes sédimentations. Art d’effacement, précaire et cosmique, intemporel et agissant. Alphabet de la fragilité, disséminé au secret des macules du destin.

Parfois la chair primordiale, archaïque et constellatoire, prend l’univers à son compte, avant que les organes ne se délivrent, et tous les pigments ténus d’un monde oublié font corps avec les secrets de la peau.

 

« Les espérances des cendres 18 » (2018) technique mixte sur papier. 50×65 cm © Galerie Capazza

Du cri étouffé aux sublimes levées de lumière,

infinies sont les passerelles en ce pays d’art.

Parfois des blocs d’humanité durcie font labyrinthe vertical.

En outre-peinture, Fabrice Rebeyrolle fixe les empreintes d’une œuvre éclairée des cendres d’un savoir immense et latent. Poétique de l’étendue, cartographie aérienne et venteuse d’une intériorité poignante et comme fouillée au scalpel, quand le presque rien aimante le tout, et fait demeure du monde.

L’art dépoussière l’univers, et la mort n’est plus mortelle.

 

 

 

 

 

 

 

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