Frank Horvat, Horvatyear – Diptyques – Photo St-Germain en partenariat avec Dina Vierny

Frank Horvat, Horvatyear – Diptyques – Photo St-Germain en partenariat avec Dina Vierny

Du 3 au 19 novembre, dans le cadre du festival Photo Saint-Germain 2017 et en partenariat avec la galerie Dina Vierny, la galerie Le Minotaure présente l’exposition Horvatyear – Diptyques du photographe français Frank Horvat (1928-). 

L’année 2018 est celle des quatre-vingt-dix ans de Frank Horvat, qui pour l’évènement a préparé une série de 365 diptyques, soit autant que les jours de l’année. L’occasion aussi de confronter trois points de vue sur l’œuvre du photographe : celui d’abord de Frank Horvat,  et celui de deux galeristes – Olivier Lorquin (galerie Dina Vierny) et Benoit Sapiro (galerie Le Minotaure) – qui proposent, le temps d’une rétrospective commune inédite, une interprétation croisée de vingt diptyques rigoureusement choisis. 

Né en 1928 en Italie d’un père hongrois et d’une mère autrichienne, Frank Horvat fait partie de ces photographes – à l’instar de Peter Knapp ou Helmut Newton – à avoir révolutionné la mode dès le début des années 1950. En détachant les mannequins des studios, il fait naître la spontanéité et le naturel qui manquent alors aux clichés de l’époque ; un pied-de-nez aux cadres communément admis, et une manière de reconnecter avec la réalité. Du Jardin des modes à ELLE en passant par Vanity Fair et Harper’s Bazaar, les clichés au tracé pur et graphique de Frank Horvat couvrent les pages des magazines, imposant un style et une manière de photographier novateurs. Son premier séjour à Paris lui permet en outre de rencontrer Robert Capa, et surtout Henri Cartier-Bresson qui l’accompagnera tout au long de sa carrière. Mais Frank Horvat est aussi un grand portraitiste et un sublimateur du noir et blanc, transformant le moindre geste ou regard en un instantané de beauté. 

Qu’est-ce qu’une bonne photo ?, sommes-nous tenter de demander. Frank Horvat – parmi les premiers de sa génération à s’intéresser au numérique  – a une réponse : « Une bonne photo, c’est une photo qu’on ne peut pas refaire », ajoutant que celle-ci « doit être imprévisible, et tout ce qu’il y a dedans doit être nécessaire ». L’instantané et la nécessité, voici donc les deux prérequis proposés par l’artiste. Les dyptiques offerts au sein de l’exposition Horvatyear – Diptyques sont des juxtapositions de deux photos, en couleur ou en noir et blanc, assemblées dans un soucis de composition, de tonalité et d’ambiance, et non nécessairement par analogie de sujet, de lieu ou de date de prise de vue. 

De ce travail de sélection des images naît une sorte de fresque photographique, telle une histoire sur papier glacé que nous raconte Frank Horvat. Des clichés où les gestes et les regards sont centraux, s’accordent et se répondent avec sensibilité, cela malgré le temps et l’espace qui parfois les séparent. Autant de brèves de vie immortalisées dans l’objectif d’un éternel passionné que les années n’ont jamais fini de rassasier. 

Vernissage le jeudi 2 novembre à partir de 18h. 

Texte : Léa Houtteville

Crédit visuel : Frank Horvat, Dancing couple in Soho nightclub, 1959, London, 80×120 cm