IMAGETEXTE 5

IMAGETEXTE 5

Du 7 septembre au 7 novembre, l’espace Topographie de l’Art présente l’exposition collective IMAGETEXTE 5, qui regroupe le travail de huit artistes.

Tout comme René Magritte l’a démontré avec la Trahison des images, l’écrit et le visuel peuvent dépendre l’un de l’autre. Cette relation est omniprésente dans nos vies, qu’elle passe par la publicité, la presse, les livres illustrés. Ajouter un texte à une image peut en changer totalement et irrémédiablement son sens. C’est à cette relation que l’exposition IMAGETEXTE 5 s’intéresse, en proposant à huit artistes d’établir un lien entre écrit et image.

Une image, sans légende, est laissée à la libre interprétation de l’observateur, mais lorsque les mots s’y ajoutent, il n’y a plus vraiment de place pour des lectures variées. C’est sûrement là où la différence entre l’écrit et le visuel apparaît : un mot correspond souvent à une définition précise, une même explication qui surgit à tous, tandis qu’une image peut apporter une multitude de versions, analysée inégalement dépendant des yeux qui l’observent.

Ce sont, face aux différentes œuvres de l’exposition, que nous comprenons la relation entre ces deux moyens d’expression et les différentes possibilités pour les faire dialoguer. Certains artistes utilisent les mots comme matière, telle de la peinture qui remplie les formes de la composition, les phrases deviennent ainsi les traits d’un tableau, le sens des mots se perd petit à petit au profit de leur utilité proprement visuelle. Certains placent l’écrit au centre même de l’œuvre, les frontières se brouillent alors, l’écrit devient l’image, comme sur les tableaux de Manfred Kleber, où les lettres s’entremêlent sur un fond blanc jusqu’à en créer des formes, une spirale proche de l’art optique.D’autres usent du texte pour faire parvenir un message, tel un sous-titre, une didascalie qui permettrait à l’observateur de percevoir une nouvelle dimension. C’est le cas d’Aurélie Dubois, qui ajoute à une photographie d’un mouton à bascule, des lettres en néon, « Temps dresse ». Jouant sur les mots, l’artiste perturbe l’image paisible et enfantine de ce jouet innocent. Elle en brise le sens autant au sens propre qu’au figuré : le verre de la photographie est cassé, comme si un impact de balle était venu percuter le mouton en son cœur, comme si l’image de l’enfance avait été, tout d’un coup, altéré par la violence de la vie. Et les mots de l’artiste viennent alors s’y ajouter. « Temps dresse », une résonnance douce et familière mais une orthographe inquiétante, telle une mise en garde contre les attentes élevées qu’a l’enfant naïf sur sa vie d’adulte. Essayant de nous éviter les désenchantements brutaux et injustes, l’écrit se joint à l’image, les lettres raisonnent comme pour nous indiquer la voie, un mariage se crée entre l’image et le texte, nous offrant des possibilités que l’un sans l’autre ne pourrait engendrer.Texte : Angèle ImbertCrédit Visuel : Manfred Kleber, Orage, feutre sur toile d’ortie, 60 x 60 cm, 2001, Courtesy de l’artiste.

Galerie Topographie de l’Art

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