La crise écologique sous l’appareil de Nick Brandt

La crise écologique sous l’appareil de Nick Brandt

Photographe britannique célèbre pour ses somptueux clichés de la faune africaine, Nick Brandt aborde de manière frontale, sobre, et sublime la question de la catastrophe écologique à laquelle notre monde fait face. Pour The Day May Break, présentée à la Polka Galerie du 21 janvier au 12 mars, il compose des portraits homme/animal aussi sensibles qu’intenses.

 

/// Quentin Didier

 

C’est au cours d’un voyage en Tanzanie pour réaliser le clip de « Earth Song » de Michael Jackson que Nick Brandt tombe en extase face aux paysages et à la faune du continent africain. Malheureusement ce divin équilibre est terriblement bouleversé par l’impact néfaste de l’homme via le braconnage, la déforestation, et autres conséquences d’un mode de vie capitaliste et vorace. Cette conscience écologique devient alors le cheval de bataille de sa pratique artistique. Il commence à capturer les portraits des animaux de la savane, de ces êtres directement touchés par ce drame.

 

Harriet and people in fog-Zimbabwe 2020.© Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

 

Les photographies de Nick Brandt se caractérisent par son utilisation d’un noir et blanc naturaliste qui vient souligner un instant poignant capturé au plus près de son sujet – impossible alors de ne pas être subjugué par le caractère sublime qui se dégage du gigantisme et de la beauté pure de ces créatures. Pour cette nouvelle série photographique nommée The Day May Break et conçue au Kenya et au Zimbabwe, l’artiste convie également ces hommes et femmes qui subissent et vivent au cœur du désastre.

 

Najin and People in Fog, Kenya, 2020. © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

 

En effet, il n’est plus question de douter que l’être humain est aussi terriblement impacté par le dérèglement climatique qui frappe notre planète. Certains doivent tout quitter pour ne pas subir les dommages de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes (inondations, glissements de terrain, sécheresse…) quand d’autres y ont déjà malheureusement perdu des proches. Nick Brandt choisit ici de rendre grâce et fierté à ses sujets, qu’ils soient humains ou animaux, à travers des clichés véritablement puissants. Ceux-ci cohabitent parfaitement dans les œuvres de l’artiste qui figurent un rapport intime et extraordinaire, comme une matérialisation de la notion d’humanité qui nous laisse, nous spectateur, sans voix.

 

James and Fatu-Kenya 2020. © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

 

Calme, dignité, et intensité émanent de The Day May Break. Nick Brandt compose des cadres particulièrement impressionnants qui servent sa cause, et les êtres présents à qui il réussit à donner une voix à travers sa maitrise du 8ème art. Avec cette nouvelle exposition, le photographe britannique réussit à alerter avec talent sur les dangers auxquels notre monde fait face.

 

Fatuma, Ali and Bupa, Kenya, 2020 © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

 

Visuel principal : Kuda and Sky II-Kenya 2020. © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

 

Polka Galerie

  • Adresse : Cour de Venise, 12 rue Saint-Gilles
  • Code postal : 75003
  • Ville : Paris
  • Pays : France
  • Site Internet : http://www.polkagalerie.com/