“GROSSO MODO” de Christophe Vanderzell
Du 18 au 30 Juin 2021
Vernissage : vendredi 18 juin
17h-21h
Finissage : mercredi 30 juin
18h-22h
D’une création l’autre, en gros
Le plasticien Christophe Vanderzell expose pour la première fois un ensemble de ses recherches et pratiques artistiques convoquant la peinture, la photographie et le dessin au sein d’une sélection hétéroclite et foisonnante.
Riche de références à l’histoire de l’art qu’il a étudié mais aussi de son intérêt pour toutes les disciplines, il livre dans cette exposition intimiste, la création détonante de ses dernières années d’enthousiasmes esthétiques.
Tour à tour peintre aux toiles énigmatiques, volontairement codifiées de messages ambigus et ironiques, il s’efface derrière l’objectif de son numérique pour recomposer des scènes voyeuristes et décalées quand il ne s’abandonne pas totalement à travers ses dessins autotéliques, scènes de fantasmes pseudo-oniriques.
« J’aime citer cette phrase de Duchamp,
Quand il n’y a pas de solution il n’y a pas de problème »
PAINTINGS
Technique mixte sur toile, formats divers de 50 x 50 cm à 80 x 80 cm
500€ à 800€ pièces uniques
“Ce n’est pas fini”, 100 x 73 cm, 1000€
PHOTOGRAPHIES
Série “Les vanités de la matière”
réalisée entre 1997 et 2020
3 tirages uniques contrecollés sur dibond 96 x 60 cm
800€
Série “Les plaies de l’artiste”
réalisée entre 2014 à 2020
Autres photographies disponibles sur demande auprès de l’artiste
Tirages numériques numérotés 1/10, formats variables
400€ à 600€ selon format
2 Séries de photographies
Les vanités de la matière réalisée entre 1997 et 2020
En 2007, alors qu’Andres Serrano fait sa série des Shits, Christophe Vanderzell expose Natures mortes, merde cette même année au Musée des Beaux-Arts de Dunkerque, série réunie ici sous le titre des Vanités de la matière. Une inspiration troublante de ce que la puissance du corps humain ou de l’élément périssable peut produire et aliéner.
Sur fond de pastels rappelant les codes de la publicité et même du burlesque, l’artiste dissimule des excréments humains, des éléments organiques fanés, des fruits pourris mis en piédestal. Comme pour mieux exposer nos durées de vie précaires, la beauté qui s’en dégage est naturellement obscène et faussement scandaleuse.
Vanités encore car ces natures mortes semblent audacieusement prendre des poses et s’animer telle cette Banana blood qui se voudrait un corps écorché sanguinolent. La gélatine donne aux savons érotisés ses effets peu reluisants sur une vie matérielle réduite à l’informe de sa fonction et c’est tout un environnement abîmé et perverti qui s’impose à nous.
Des pommes de terre s’érigent en architectures, des matières organiques baignent dans une lumière sirupeuse, étranges paysages qui nous obligent à nous approcher de la surface photographique et à confirmer ce que l’on a bien cru voir.
En définitive, sous le succès d’une banane se dissimule la chair de l’artiste, sous la mousse la merde de l’auteur, sous la séduction le dégoût.
“Avec un souci de la mise en forme, une attention particulière à la composition et au rendu des textures propres aux vanités, je mets sur le même plan des pétales irisés de fleurs artificielles et mes étrons flottant dans un bain mousseux.”
Les plaies de l’artiste réalisée entre 2014 et 2020
En parallèle, la deuxième série complète la première dans son intention;
répliquer à l’échelle d’un membre ou du corps entier, sa position fonctionnelle déviante et insatisfaisante. Mis à mal, le corps est démembré pour mieux isoler un rôle, une fêlure ou une attitude absurde. Avec toujours une économie de moyens optimisés, l’artiste recherche la perte de repères dans les échelles comme pour découvrir une scène miniaturisée qui se voudrait condenser une version subliminale de la mort.
Nourrit de l’histoire de l’art, il contraint la figure du contrapposto en un mouvement difforme et fait de son double un Christ outragé aux poireaux.
Le corps est empêché (de respirer/étouffé, flagellé), dénudé/retourné, mis à disposition, désaxé, amputé.
On y retrouve le genou autotélique, le nu mayonnaise, le pied de Marat, la flagellation douce, la suffocation plastique ou encore la soumission voyeuriste. Des emprunts à la statuaire, aux scènes bibliques ainsi qu’aux péchés capitaux et capiteux qui servent de critique contemporaine à ce mal du corps sexué dont se pare notre siècle ordonnateur de beautés.
“Des images qui séduisent mais rebutent, confortant le jeu d’attraction/répulsion qui m’a toujours attiré pour interpréter la vie moderne d’un point de vue esthétique. Sous le bras tenant le bouquet, c’est l’os qui s’offre au spectateur, ironique et grotesque, je mime ainsi l’ultime figure de l’artiste dans son chemin de croix, nous rappelant que tout est vanités à la con”.
Autant de paradigmes identitaires que ces deux séries de photos à des échelles différentes mais essentielles et dont le maître mot serait le travestissement traitent sans leçon de genre.
Textes de Stéphanie Bros et Stéphane Gautier
DESSINS AUTOTÉLIQUES, FIGURES, SCREENS & DOGS
Technique mixte sur papier, dimensions variables de 300€ à 500€
Entre paysages anamorphiques, figures grotesques et portraits radicaux, les dessins de Christophe Vanderzell oscillent entre complexité des compositions et spontanéité du trait.
Galerie 16 Rue Voltaire 75011 Paris (métro Boulets 9)
vendredi – dimanche 14h > 19h et sur RDV
CHRISTOPHE VANDERZELL
Artiste plasticien & photographe
Né en 1972 à Calais, il vit et travaille à Paris 20e.
Christophe Vanderzell se définit lui-même comme “un artiste hors champ et un extrêmophile”.
Artiste plasticien protéiforme, il pratique dès ses débuts la peinture, le dessin mais aussi très vite la photographie contemporaine et la performance en se mettant lui-même en scène.
Diplômé de l’Ecole régionale des Beaux-Arts de Dunkerque en 2000 avec les félicitations du jury (sous la supervision de Pierre-Yves Jouannais et d’Arnaud Labelle-Rojoux, en présence de Thomas Hirschhorn), il complète sa formation en animant des ateliers. Il commence en parallèle ses premières expériences professionnelles dans le Nord comme professeur d’arts plastiques en collège et lycée tout en maintenant une pratique assidue de son art. Poursuivant depuis son activité d’enseignant, il participe régulièrement à des expositions collectives et thématiques (à Lille, Dunkerque mais aussi en Belgique et en Italie) et concourt à plusieurs prix et foires d’art à Paris où il s’installe définitivement dès 2010.
“Que ce soit dans mes photos ou peintures, il y a une proposition qui tiraille l’esprit. On ne peut s’empêcher d’être intrigué, de chercher le sens, de trouver l’ordre apparent. Et dans le même mouvement, de questionner l’absurdité simple et réelle voire la stupidité des sujets qui s’en dégagent. Cette dérision est tellement présente que la pensée est soudain freinée.
C’est ce mouvement d’arrêt, ce moment où l’on ne sait plus quoi penser devant ce qui est donné à voir, qui m’intéresse de saisir et où l’on se demande même si on doit penser quelque chose ou s’interdire le ridicule de le faire. C’est étrange cette manière dont l’esprit ne parvient pas à s’en tenir à la perplexité, et comme au sujet d’un même objet, il refuse de donner trop de sens à ce qui n’a pas l’air sérieux”.
Pour plus d’informations:
https://christophevanderzell.wixsite.com/vanderzell/about-me
06 03 55 76 90