La galerie Alexis Bordes dévoile un Manet inédit

La galerie Alexis Bordes dévoile un Manet inédit

À l’occasion de la redécouverte d’un tableau resté dans l’ombre, la galerie Alexis Bordes inaugure l’exposition « Aux sources de l’Impressionnisme : Edouard Manet et ses contemporains ».

 

 

/// Emma Boutier

 

Edouard Manet, L’enfant à la toque rouge, 1857-1858. Courtesy Galerie Alexis Bordes.

 

 

Ce portrait est l’émouvant témoignage de l’affection d’un peintre pour son jeune modèle. Petit apprenti au destin tragique, Alexandre est représenté avec toute la candeur que lui prête Edouard Manet. C’est dans un harmonieux accrochage que L’Enfant à la toque rouge trouve sa place. Comme si l’émotion contenue dans son visage se diffractait dans la salle, les paysages normands mélancoliques d’Eugène Boudin semblent miroiter l’état psychologique du garçon.

 

 

Eugène Boudin, La jetée par marée basse, Trouville, 1897. Courtesy Galerie Alexis Bordes.

 

La réunion des oeuvres nous enjoint presque à reconstituer une trame fictive, à tisser un lien de parenté entre cet enfant et les femmes vêtues de noir dans l’aquarelle de Besnard : porteraient-elles le deuil d’Alexandre ?

 

 

Albert Besnard, Trois femmes au salon, ca.1880. Courtesy Galerie Alexis Bordes

 

Quand on sait le drame qui accompagne le souvenir du jeune homme chez Manet, le désespoir se lit immédiatement dans les petits yeux ronds, un désespoir bien trop mûr, en dissonance avec ce visage de poupon. La tragique histoire a inspiré à Baudelaire un de ses Petits poèmes en prose :

 

« Quels ne furent pas mon horreur et mon étonnement quand, rentrant à la maison, le premier objet qui frappa mes regards fut mon petit bonhomme, l’espiègle compagnon de ma vie, pendu au panneau de cette armoire ! »

 

Bien que fictives, ces quelques phrases permettent de saisir le choc du peintre devant une scène si brutale. L’intensité est signifiée par le rouge vif de la toque d’Alexandre qui se détache sur l’arrière-plan cuivré, et que l’on retrouve dans la nature morte de Bonvin, qui, dès lors, participe de l’atmosphère grave.

 

 

François Bonvin, Nature morte aux pivoines, Huile sur toile, 1876. Courtesy Galerie Alexis Bordes

 

 

Outre la puissance de son sujet, le tableau détient un intérêt pictural certain. Si l’influence de la Renaissance hollandaise y est aisément perceptible, c’est son côté visionnaire qui est célébré dans l’exposition. Entouré d’oeuvres impressionnistes, le tableau est marqué comme annonciateur du mouvement.

 

 

Galerie Alexis Bordes

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Alexis Bordes

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