L’abstraction au féminin à la Galerie Trocmez

L’abstraction au féminin à la Galerie Trocmez

Du 29 mai au 3 juillet 2021, la Galerie Bertrand Trocmez à Clermont-Ferrand présente une exposition « 7 femmes des années 50. Peinture et sculpture » qui retrace le travail artistique d’Huguette-Arthur Bertrand, Jeanne Coppel, Natalia Dumitresco, Elvire Jan, Ida Karskaya, Marta Pan et Loló Soldevilla.

/// Eléonore Blanc

La Galerie Bertrand Trocmez propose aux visiteurs de découvrir les approches de l’abstraction au féminin autour de chefs-d’œuvre d’artistes femmes majeures.

A Paris, après les années difficiles de la guerre, la peinture abstraite triomphe, portée par le dynamisme des galeries, la critique d’art effervescente, et l’apparition de nouvelles revendications sociales et artistiques. Dès les années 1920-1930, l’abstraction géométrique s’est installée dans le paysage artistique parisien. Puis, l’abstraction gestuelle et lyrique, prend progressivement le pas dans les années 50. Cette période est marquée par une émulation intellectuelle et de fortes revendications pour une amélioration des droits de la femme. Considéré comme une « créature » fragile, émotive et irrationnelle, Huguette-Arthur Bertrand, Jeanne Coppel, Natalia Dumitresco, Elvire Jan, Ida Karskaya, Marta Pan et Loló Soldevilla ont participé à la libération des idées par leur art. 

Marta Pan, Charnière, 1952, 18 x 15 x 24 cm ©Galerie Arnaud, Paris

Marta Pan, sculptrice française d’origine hongroise, prend une place considérable dans la mouvance non-figurative. Elle travaille des formes pures, souples et maîtrise aisément le travail du bois, lui permettant de réaliser des sculptures articulables. Nous observons un certain onirisme dans son œuvre. Charnière représente son intérêt pour la représentation de la dualité des éléments indépendants qui trouvent un sens dans la complémentarité. Ida Karskaya est également à l’honneur dans cette belle épopée féminine. Peintre et collagiste française d’origine russe, elle s’inscrit dans la mouvance de la Nouvelle École de Paris. Si Karskaya travaille tout au long de sa carrière sur de multiples supports, en utilisant de nombreuses techniques, elle est notamment reconnue à partir des années 1950 pour ses collages. Son pastel Sans Titre représente sa démarche éminemment spontanée avec une gestuelle fluide. Son œuvre est une ode à la liberté.

Ida Karskaya, Sans titre, 1960
Pastel sur papier, 56,5 x 35 cm ©Bertrand Trocmez

L’artiste Jeanne Coppel, dont les premières sources d’inspiration sont issues des artistes expressionnistes berlinois, puis des Nabis lorsqu’elle travaillera à l’Académie Ranson à Paris, développe un lyrisme singulier. Ses créations, sur divers médiums, sont équilibrées par des structures géométriques et aux lignes strictes.

Jeanne Coppel Sans titre, 1958
Huile sur toile, 146 x 89 cm
© Galerie Arnaud, Paris

De plus, l’exposition explore l’évolution de la peinture vers une abstraction lyrique. C’est l’artiste Huguette-Arthur Bertrand qui a joué un rôle notable dans ce mouvement. Dans les années 1950, ses compositions restent très construites. Puis, elle intègre à ses œuvres le motif de la grille dérivée de la peinture cubiste et travaille par la suite les vibrations rendues sensibles avec des rouges, gris et bruns et des empâtements noirs profonds. Les explorations autour des volumes et des masses sont également recherchées par l’artiste Elvire Jan qui se concentre sur le travail des volumes avec des couleurs pures. Ses œuvres, très puissantes, sont liées à la représentation des éléments de la nature avec des couleurs élémentaires et une rigoureuse organisation des volumes. Ses œuvres surprendront le regardeur par la luminosité qui s’en dégage.

Huguette-Arthur Bertrand, Sans titre, 1962, Gouache, 21 x 17cm © Bertrand Trocmez

Natalia Dumitresco est une artiste proche des peintres abstraits lyriques de la Jeune Ecole de Paris. Elle transporte le visiteur dans un univers imaginaire singulier par la construction étonnante de ses œuvres. La gouache sur fond rouge présentée à la Galerie possède une profusion d’éléments : lignes verticales, taches noires et colorées, abondance de motifs.

Loló Soldevilla, Carla Céleste, 1959, Gouache et collage, 30 x 23 cm
©Galerie Arnaud, Paris

Le parcours de l’exposition présente une approche de l’abstraction par Loló Soldevilla grâce à un collage caractéristique de sa démarche. Le cercle domine la toile et semble presque venir à la rencontre du visiteur. Le traitement plastique se concentre sur l’équilibre entre la forme et la couleur. Ces cercles semblent se promener sur le support, sans y être complètement intégré.

L’exposition souligne l’abondance des contributions de ces artistes à la scène artistique des années 1950. La Galerie Bertrand Trocmez met ainsi en lumière sept artistes femmes pour restituer à leur œuvre une place de premier plan. 

Elvire Jan, Sans titre, 1963
Huile sur toile, 100 x 81 cm © Bertrand Trocmez

Galerie Bertrand Trocmez

  • Adresse : 11 rue Philippe Marcombes
  • Code postal : 63000
  • Ville : Clermont-Ferrand
  • Pays : France
  • Tel : 04 73 90 97 97
  • Site Internet : www.galerie-trocmez.fr
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Galerie Bertrand Trocmez

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