Le fauteuil mystérieux de Françoise Joudrier

Le fauteuil mystérieux de Françoise Joudrier

Jusqu’à demain, la Galerie Claudine Legrand présente l’œuvre de Françoise Joudrier. Les objets, les visages sont magnifiés sous le pinceau de l’artiste, et l’atemporalité des œuvres nous transporte dans l’univers de l’artiste.

 

/// Eléonore Blanc

 

Ce fauteuil vide, qui se déploie dans tout l’espace de la toile, est animé par le traitement vif de la matière. Les accotoirs du fauteuil sont soulignés par des rehauts de rose plus prononcés. La composition reste apparente avec une palette réduite de rose, contrastée par des nuances de gris et de noir en arrière-plan. Une atmosphère particulière se dégage de la toile.

 

Le fauteuil est plongé dans la pénombre. Il se détache de l’obscurité et nous appelle à s’y installer.

 

Le sujet de la chaise ou du fauteuil a été exploré à travers les siècles grâce à divers médiums artistiques. De Van Gogh (Chaise, 1888) à Henri Matisse (La chaise Lorraine, 1919), d’Andy Warhol (Chaise Electrique, 1971) à Tadashi Kawamata (S’il Vous Plait, Asseyez Vous, 2013), la chaise ou le fauteuil a souvent éveillé l’intérêt des artistes.

 

L’exploration de ce sujet a été abordée par Velazquez, qui représentait des fauteuils pour mettre en avant son sujet principal, comme l’illustre son Portrait de Prince Phillip Prospero (1659). Ce meuble était donc peint pour souligner la richesse d’un décor ou d’une personne.

 

Diego Velazquez, Le Prince Philippe Prosper, huile sur toile, 128.5 × 99.5 cm,1659.

 

Le raisonnement évolue avec Degas qui a exploré le sujet du fauteuil avec le dessin Le baron Gennaro Bellelli dans son fauteuil de dos. Le fauteuil devient un élément important du tableau, sans aucun autre ornement. Représenté de dos, le siège attire le regard du spectateur. C’est ici uniquement une œuvre représentant un fauteuil, se suffisant à lui-même. Même si le propriétaire est représenté, le fauteuil n’intègre plus un décor pour le magnifier.

 

Edgar Degas, Le baron Gennaro Bellelli dans son fauteuil de dos, vers 1860, Crayon noir et rehauts de blanc sur papier beige rosé, Musée du Louvre.

 

 

Françoise Joudrier, a dans le même esprit que Degas, peint ce meuble de manière autonome. Souvent représenté dans un intérieur, au soutien d’une scène et d’une histoire, le fauteuil sous le pinceau de Françoise Joudrier a été complètement écarté de cette fonction. Pour cela, l’artiste a travaillé le rose du fauteuil, pour que la couleur traverse le fond monochrome et créait un mystère autour de ce meuble.

 

La simplicité du fauteuil cache une histoire que nous créons nous-même et transmet une émotion propre à chacun. L’apparente banalité de l’objet laisse place à un fauteuil mystérieux, presque magique. Les mots de la galeriste Claudine Legrand évoquent ce ressenti : 

 

« Cette toile je la trouve magique !

Quelle belle harmonie de rose et de gris …

Comment peut-on avec un objet aussi simple dégager

Autant d’émotion … lieu de souvenir, de passage,

Une histoire à raconter … »

 

 

 

Françoise Joudrier, Fauteuil, 100 x 100 cm ©Françoise Joudrier / Galerie Claudine Legrand

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Galerie Claudine Legrand

  • Adresse : 49 rue de Seine
  • Code postal : 75006
  • Ville : Paris
  • Pays : France
  • Tel : 01 43 25 96 60
  • Site Internet : www.galerielegrand.com
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Galerie Claudine Legrand

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