Le Salon international du Patrimoine Culturel revient pour sa 27e édition

Le Salon international du Patrimoine Culturel revient pour sa 27e édition

Du 27 au 30 octobre 2022 se déploie au Carrousel du Louvre de Paris la 27e édition du Salon International du Patrimoine Culturel. L’événement, organisé par Ateliers d’Art de France, concentre comme chaque année plus de 300 exposants venus de toutes les régions de France, rassemblant les passionnés du patrimoine qu’ils soient professionnels ou simplement curieux.

/// Lolita Fragneau
 

Cette année, la thématique mise en lumière par le Salon est au cœur de l’actualité : le développement durable. Aude Tahon, présidente d’Ateliers d’Art de France, affirme que « l’enjeu de développement durable se déploie à travers les pratiques de tous ces acteurs qui veillent aux trésors du passé et portent l’actualité et l’avenir du patrimoine ». Le Salon présente ainsi les acteurs qui s’engagent quotidiennement à garder pour préoccupation première la sauvegarde de notre patrimoine par des utilisations contrôlées et mesurées de leurs matières, « qu’ils soient détenteurs de connaissances historiques ou de techniques spécifiques respectueuses de la matière, qu’ils interviennent dans le cadre de la restauration du patrimoine bâti ou non bâti ».

Vue du Salon international du Patrimoine Culturel

Plus que jamais, le Salon se préoccupe de l’héritage qu’on laissera aux générations futures, et souhaite se tourner vers l’avenir en se focalisant sur les défis écologiques déjà en place. Pourtant, les enjeux du développement durable suggèrent plusieurs problématiques qu’il faut apprendre à surpasser : comment concilier rénovation énergétique et préservation du patrimoine ancien ? Comment améliorer les édifices sans nuire à ce qui a déjà été fait ? Ce sont autant de questions auxquelles les artisans doivent réfléchir et savoir appréhender.

Parmi les exposants engagés, Anton Laborde – Lauréat 2022 du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art – est un ébéniste marqueteur de la Nouvelle-Aquitaine. Ses nombreux voyages pendant son enfance – notamment en Inde – l’inspire dans la création de tableaux fonctionnels de très grands formats et de meubles-œuvres d’art. Il y dessine un cadre qu’il veut absolument joyeux puisque « la joie est une des clés pour élever l’homme » selon ses propres mots. A sa façon, il a révolutionné le cadre de la marqueterie en lui donnant un souffle nouveau qui inspire les architectes contemporains. Pour son travail, il utilise du bois européen et fait appelle à la petite industrie en utilisant de la colle naturelle, créée à base de déchets d’animaux ou alimentaires.

Vue du Salon international du Patrimoine culturel

A ses côtés se tient Marion Lainé, une restauratrice de pianos aussi Lauréate 2022 du Concours Ateliers d’Art de France, catégorie Patrimoine. Son travail, extrêmement minutieux et rigoureux, peut atteindre le millier d’heures de restauration. Pourtant, c’est avec passion qu’elle nous parle de la manière dont elle redonne un second souffle à ces instruments endommagés par le temps. Elle essaye par-dessus tout de respecter les matériaux d’origine, tout en trouvant des alternatives à l’ivoire. Le plus important, c’est de restituer le son d’origine de l’objet. Marion Lainé est la personnification parfaite de la conciliation entre rénovation et respect du patrimoine, personne mieux qu’elle n’illustre cet arrangement de manière aussi harmonieuse.

Enfin, pour une première exposition au Salon international du Patrimoine Culturelle, Gaël Gaborel fait sensation. Il est le créateur d’OrbisTerrae – jeune manufacture de globes terrestres sur mesure implantée à Cognac. Passionnée de cartes depuis toujours, c’est après la création d’un globe terrestre avec son fils qu’il décide d’abandonner sa carrière dans l’aéronautique pour développer sa passion à plein temps. Pari risqué, le marché des globes terrestres se faisant rare et laborieux, mais ce n’est pas un argument de taille pour décourager Gaël Gaborel qui ne lésine pas sur le soin qu’il apporte dans sa fabrication. Chaque globe est constitué de deux demi-sphères en pâtre, d’un planisphère édité avec un logiciel de cartographie puis découpé informatiquement en fuseaux rectangulaires, avant d’être peint à l’aquarelle selon les envies spécifiques du commanditaire et enfin recouvert d’une couche de vernis. Il ne reste plus qu’à le poser sur un socle pour qu’il puisse tourner, socle qu’il fabrique en collaboration d’un ébéniste. Le globe se transforme en objet d’art, unique et exigent, d’une prouesse technique remarquable.

Vue du Salon international du Patrimoine culturel

Carrousel du Louvre