L’éloge de l’humain par Fabienne Claesen et Pascal Jacquet

L’éloge de l’humain par Fabienne Claesen et Pascal Jacquet

La Galerie Claudine Legrand – située rue de Seine, à Paris – accueille une toute nouvelle exposition du 2 au 23 février 2023, mettant en lumière deux artistes contemporains talentueux. Les sculptures figuratives de Fabienne Claesen viennent dialoguer avec les peintures poétiques de Pascal Jacquet.

 

/// Lolita Fragneau

 

Fabienne Claesen, née en 1959 à Louvain en Belgique, est diplômée en architecture d’intérieur. Passionnée par la terre depuis l’enfance, elle apprend la céramique en suivant de nombreux stages auprès d’artistes professionnels, comme Patrick Picarelle, Véronique Choppinet, ou encore Hurlet. Son œuvre est figurative et se centre sur la représentation humaine. Son peuple d’argile se déploie de manière verticale et fière, de grandes tailles, dont la peau évoque l’écorce, un peu à l’instar des arbres. Les longs corps filiformes sont dressés en équilibre et font penser aux tableaux de Egon Schiele ou aux sculptures plus contemporaines de Marc Petit. Son objectif est avant tout de représenter le rapport au vécu plutôt qu’à la peau, et c’est pourquoi la sculptrice belge accorde une si grande importance aux marques, aux craquelures et aux crevasses qui apparaissent sur l’argile comme autant de cicatrices ou de rides. « Pour faire l’homme blanc, j’ai pris la terre noire, pour le noir, la blanche » explique-t-elle. « Ni peau, ni couleur, une personne, un esprit » est le mantra de cette artiste qui s’attache avant tout à l’authenticité de ses personnages.  

 

Fabienne Claesen, « Ensemble de sculptures en terre cuite »

Quant à Pascal Jacquet, il est né en 1963 et vit dans le sud-ouest de la France à Villeneuve sur Lot. « Mon travail, de type figuration libre contemporaine, est marqué par un retour au dessin à l’encre de Chine et à la plume », affirme-il. « Un travail fait de dessins minutieux et très détaillés sur fond acrylique, versant dans l’onirique » afin d’entrainer le spectateur dans une autre dimension. De la même manière que Fabienne Claesen, il cherche à évoquer d’abord l’humain dans ses parcours de vie. « Mes personnages partent, reviennent, s’élèvent, s’agitent comme dans une danse les bras tendus dans une atmosphère teintée blanc et de gris. » Si les peintures semblent partir d’un événement intime, elles aboutissent dans un lieu pluriel qui plonge le spectateur dans une nostalgie introspective.

Dans cette période postpandémie où l’Homme a dû être séparé les uns des autres, il est bon de retrouver des artistes plasticiens qui célèbrent l’humain en tant que communauté inaltérable. Parfois inquiétantes, d’autres fois intrigantes, les œuvres exposées de Fabienne Claesen et de Pascal Jacquet ont cette faculté de chasser la solitude sans jamais laisser qui que ce soit indifférent.

Pascal Jacquet, Le lac, 50 x 70 cm
 

Galerie Claudine Legrand