Les céramiques de Gabrielle Wambaugh à l’honneur chez Eric Dupont

Certains font des trompe-l’œil pâtissiers, d’autres des trompe-l’œil picturaux, Gabrielle Wambaugh, elle fait des trompe-l’œil sculpturaux. Mais derrière cette démarche artisanale, on trouve toujours la même recherche de mystère, l’envie d’explorer les perceptions humaines. L’œuvre de l’artiste s’inscrit dans cet élan de recherche. La Galerie Eric Dupont met en valeur jusqu’en juillet le travail de cette artiste déjà reconnue à l’internationale dont les médiums principaux sont les sculptures, les grandes peintures murales et les photographies. Elle avait déjà conquis le Musée du Capitole, le Musée Fabre ou encore le Musée de Sèvres. Cette fois, Eric Dupont met en valeur son travail de céramiste. Des pièces qui ont le souci du détail des hyperréalistes et la fougue des surréalistes.

Chaque création est auréolée d’ambiguïté : qu’il s’agisse des corps sans tête servis sur plateaux dorés ou de ses formes abstraites vernies, Gabrielle Wambaugh invite ses visiteurs à questionner la réalité. L’artiste se fait illusionniste. Elle joue avec nos habitudes mentales pour mieux nous surprendre. Les genres et normes qu’on pensait établis se disloquent.

Il est jouissif d’assister à la naissance de cette nouvelle réalité, au passage du vide à la forme, à la vision d’une matière soumise aux mains pour devenir autre chose que ce qu’elle laisse d’abord paraître. Lorsqu’elles sont suspendues, ses sculptures viennent souligner l’espace dans lequel s’inscrit le spectateur.  La nature est représentée, tout comme l’humanité, avec sa part d’ombre qui nous dépasse, car comme nous l’explique l’artiste, elle assemble car elle croit à ce qu’on ne voit pas.