Les sculptures instinctives d’Étienne Viard

Le sculpteur français voit en ces 25 nouvelles œuvres un rapport paradoxal, des « Dualités » comme le nom de l’exposition le suggère. Son style minimaliste est à retrouver jusqu’au 31 octobre à la Galerie Berthet-Aittouarès.

/// Quentin Didier

 

Difficile de ne pas rapprocher le travail d’Étienne Viard du mouvement minimaliste. D’abord de par son approche instinctive de sa pratique artistique, frappante lorsqu’on scrute ses réalisations brutes où le socle est si peu présent. Dans « Dualités », il présente effectivement une série d’œuvres où des lames semblent jaillirent directement du sol à la verticale. Étienne Viard expérimente à nouveau cette notion d’équilibre dans le domaine de la sculpture, tout en évoquant le rapport nature/culture avec l’aspect organique de ces lames qui sortent de terre à la manière de la flore. Cette idée était déjà présente dans l’œuvre de l’artiste, avec notamment une exposition dans le Jardin de Pathline en Californie.

 

 

Pour Dualités il présente un nouveau prisme, un prisme très en vogue depuis quelques temps dans l’art contemporain : celui du recyclage. En effet pour ces 25 nouvelles créations conçues entre 2020 et 2021, Étienne Viard a récupéré et transformé des chutes d’aciers. Et c’est peut-être là que se crée une dualité, une dualité entre l’aspect organique évoqué plus tôt, et le matériau brut qu’est l’acier qui renvoie à l’industrie. Plus qu’un dialogue, c’est quasiment une fusion qui est opérée sous nos yeux avec des sculptures comme « Altea » où on croit voir se dessiner des lianes faites d’acier noir. Cette nouvelle matière peut apporter un grain plus fin aux œuvres, et permet d’expérimenter encore plus la structure physique des œuvres.

 

 

Le minimalisme est ici une vaste mosaïque où Étienne Viard fait évoluer sa pratique de la sculpture avec le temps. L’artiste semble relever une pluralité de dualités dans lesquelles il peut perpétuer son œuvre.