Du 3 novembre 1870 au 13 février 1871 Belfort, sous-préfecture alsacienne, est assiégée par l’armée Prussienne. Alors que les généraux de Napoléon III ont été balayés dans les premières semaines de la guerre, c’est Denfert-Rochereau, un simple colonel qui dirige la manœuvre. Avec succès ! Belfort ne cède la ville que sur ordre du gouvernement français. De part sa courageuse résistance, Belfort reste française alors qu’une partie de l’Alsace et de la Lorraine est annexée à l’Allemagne.
Dès décembre 1871, alors que les troupes ennemies sont toujours dans la Place, le conseil municipal de Belfort vote un crédit pour élever un monument à la mémoire et en témoignage de reconnaissance pour les victimes du mémorable siège de 1870-71. Frédéric-Auguste Bartholdi est appelé pour participer au projet. Il imagine érigé contre et sous la roche calcaire de la Citadelle un lion colossal « harcelé, acculé et terrible encore en sa fureur » ! Ses propositions, acceptées dès 1873, subissent de nombreux remaniements liés essentiellement à l’attitude du Lion qui doit « glorifier l’énergie de la défense » plutôt que rappeler une victoire ou une défaite. Cependant, la dépense estimée à 50 000 frs dépasse largement le budget initial. Une souscription nationale est donc lancée. Elle remporte un vif succès et les travaux débutent enfin en 1876. Le Lion est achevé en 1880.
Entièrement réalisé en grès rose des Vosges, il mesure 22 m de long sur 11 m de haut. Il a été inauguré pour la première fois le dimanche 18 septembre 2011. Il est classé « Monuments Historiques » en 1931.