L’univers poétique de Giuseppe V. Zoppi à la galerie GNG

Du 19 mars au 19 avril, la Galerie GNG accueille une exposition captivante de l’artiste italien Giuseppe Zoppi. Ses œuvres, comme des couches de souvenirs réels ou fictifs débordants de la toile, explorent les possibilités évocatrices de la peinture, en s’inspirant de la littérature.

« Epiphanies of colors pour out from the work of Giuseppe Zoppi.

Technical researh on materials is transformed into a poetic flow. » 

Des ciels dégagés, des souvenirs lumineux et vivants, ou lointains et floutés, c’est ce à quoi l’on accède grâce aux toiles de Giuseppe Zoppi. Les limites entre ce qui appartient ou non au tableau sont floues, et notre regard se perd dans des tons azurés et telluriques, mais aussi rencontre un morceau de journal, une trace de liquidité, d’érosion. Giuseppe Zoppi travaille les couches qu’il pose sur la toile, il les gratte, les polie, et, par ces interventions, crée des formes, comme des traces d’un souvenir cultivé, d’une ville autrefois connue, celle de Trieste, en Italie. 

Carrefour portuaire historique, le passé cosmopolite de Trieste a donné naissance à un point de convergence où se rencontrent les esthétiques baroque, impériale, néoclassique et Art nouveau. Cette étroite bande de terre a été un terreau fertile d’inspiration pour le romancier et poète irlandais James Joyce, lui permettant d’écrire des œuvres telles que Stephen le Héros, Giacomo Joyce, et de terminer Portrait d’un Artiste. La façon dont l’écrivain irlandais conçoit la beauté singulière de Trieste inspire Zoppi.

Pionnier de l’écriture moderniste, Joyce découvre la technique dite du flux de conscience, comme un saut et une enquête dans l’esprit, dans l’espoir d’en extraire une substance, de dévoiler un processus de pensée. C’est cette conscience explorée qui s’expose dans les œuvres de Giuseppe Zoppi, au travers desquelles on devine un processus créatif, une accumulation des matières comme des idées qui s’entrelacent. On accède non pas à une carte postale, mais à un processus de recherche des idées et des mouvements, comme des trésors enfouis en l’esprit, qui se réalisent au fur et à mesure des couches. 

Aussi, James Joyce conceptualise l’épiphanie, comme une manifestation spirituelle soudaine qui bouscule le mouvement perpétuel du temps, qui s’insère dans le quotidien, et permet une réalisation, tout comme les toiles de Zoppi traduisent des moments de révélation, comme un instant de clarté qui s’impose à l’esprit, un détail apparemment banal ou une expérience ordinaire devient un miroir qui reflète une vérité plus vaste, un portail aperçu dans la nuit devient une image inoubliable.