Mala Bestia : la première monographie de Toma-L revient sur deux décennies de création brute

Mala Bestia : la première monographie de Toma-L revient sur deux décennies de création brute

La monographie “Mala Bestia” revient sur le travail de Toma-L, de son vrai nom Thomas Labarthe. Libéré des concepts et concentré sur la puissance de ses gestes, l’artiste nous livre les coulisses de sa technique, mais nous parle aussi de son parcours atypique.

 

“Il existe, entre Thomas et moi, une longue habitude de dialogue. Nous l’avons entamé aux débuts des années 2010, à l’occasion du projet d’édition Vas-y, puis l’avons poursuivi au creux d’une calanque à Marseille, dans l’atelier de Thomas à Nantes, à l’occasion de promenades nocturnes à Montréal…”. Ce sont les mots de Théophile Pillault, l’auteur de cet ouvrage, qui inaugurent cette monographie de plus de 200 pages invitant à découvrir les coulisses du travail brut et libre de Toma-L. Cette monographie, constituée de déclarations glanées au fil du temps et rassemblées en une interview, s’accompagne de 150 photographies. Ses prises de vue très nous immergent dans le mouvement tumultueux d’un univers coloré, spontané.

 

Vue de la monographie « Mala Bestia »

Loin de constituer une description dogmatique de l’œuvre, ces propos décrivent une démarche, celle d’un artiste pour qui, comme il aime à le dire, “Peindre c’est s’apprivoiser”. Qu’est-ce qui, en définitive, distingue l’artiste au sein de notre société ? Quelle influence le spectateur exerce-t-il sur l’acte créatif ? Quelles richesses peuvent découler de l’engagement artistique ? Enfin, comment appréhender l’importance de l’art brut dans le grand récit de l’Histoire de l’art ? Autant de questions soulevées, délibérément dépourvues de réponses, mais agissant telles des fenêtres ouvertes sur des horizons de réflexion infinis.

 

Vue de l’atelier de Toma-L

Théophile Pillault accompagne et questionne. Curieux et informel, ses interrogations intimes, semblables à celles que pourrait avoir le lecteur, se déploient au fil des pages, créant un dialogue à la fois introspectif et distancié sur la performance artistique. Nous découvrons l’histoire d’un grand amour, celui d’un autodidacte qui s’est épris de Jean Dubuffet de façon fulgurante, lors d’une visite au Centre Pompidou. Cette visite sera le point de départ d’une pratique artistique qui le conduira à adopter ce style si distinctif caractérisé par une abstraction pulsionnelle, par une soif instinctive de peindre qui ne le quittera plus. Elle signera le début de son odyssée pour vivre sa vie d’artiste. Toma-L quitte brutalement son travail pour se consacrer à son ambition. Une “folie”, comme il le décrit, qui s’avérera fructueuse.

Ce livre tire son nom de la première toile de l’artiste qui provoquera un réel tournant dans sa vie : “Avec l’arrivée de Mala Bestia, j’avais l’impression d’avoir trouvé quelque chose qui, finalement, m’appartenait. Et que personne ne pouvait juger ou regarder autre que moi. À ce moment-là, j’ai commencé à créer un petit monde et j’en ai peuplé mon appartement. (…) J’étais persuadé que je savais le faire. C’était une évidence, je l’ai senti d’instinct. Peindre, ça, je sais le faire”

 

Toma-L peignant dans son atelier

L’ouvrage, riche de deux décennies de création artistique, illustre toute la diversité d’une production. Le lecteur est ainsi amené à découvrir des créations issues de supports multiples, qu’il s’agisse d’installations, de lithographies, de dessins ou encore de peintures. La monographie alterne des clichés magnifiant la beauté débridée de tous ces “petits monstres”, comme l’appelle affectueusement l’artiste, en multipliant les prises de vue. Sur papier kraft ou sur du bois, sur papier marouflé ou cousu, à l’encre ou à la peinture, Toma-L part toujours à la conquête de l’espace, avec son obsession du grattage et de la profondeur.

 

Vue de l’atelier de Toma-L

Cette diversité témoigne d’une rage de créer, nourrie par des voyages et des projets multiples, par un cheminement semé de rencontres majeures, comme celle qui le liera au galeriste Eric Landeau ou à son agent actuel, Sébastien Fritsch. L’artiste sera ainsi exposé à la Halle Saint Pierre, à la Gaîté Lyrique, sera en résidences à New York et fera également un passage en Espagne.

Finalement, “Mala Bestia”, bien plus qu’un regard sur les œuvres, nous amène à découvrir les failles et les grandeurs d’un art sincère dont le maître mot est l’émotion.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES : 

Couv. reliée: 224 pages
150 illustrations
21,5 × 28,8 cm
Édition bilingue Français-Anglais
Éditeur : Éditions Skira
Textes : Théophile Pillault
PRIX : 39.00 €

POUR SE PROCURER L’OUVRAGE :

-ÉDITIONS SKIRA
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