Nicolas Eekman et ses mondes fantaisistes au Musée de Flandre

Nicolas Eekman et ses mondes fantaisistes au Musée de Flandre

Électron libre de son temps, le peintre, graveur et illustrateur Nicolas Eekman est mis à l’honneur dans une rétrospective au Musée de Flandre. 80 œuvres issues de collections publiques, privées ou de la dotation de sa fille Luce Eekman se donnent à voir. Une façon de remettre au goût du jour le talent d’un peintre oublié.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               /// Nora Djabbari 
 
 

Lutins facétieux, sorcières, démons et poissons monumentaux envahissent le Musée de Flandre. L’univers fantaisiste du peintre Nicolas Eekman méritait sa rétrospective. C’est maintenant chose faite. La nouvelle exposition du Musée de Flandre à Cassel offrira enfin au public quelques éclairages sur ses œuvres mystérieuses. Reconnu de son vivant, il ne marqua pourtant pas autant la postérité que ses contemporains. Au cœur de la vie artistique des années d’entre deux guerres, il fit partie du cercle de Montparnasse et fréquenta assidûment les grands peintres de son époque comme Chagall, Dalí ou encore Mondrian, avec lequel il noua une amitié durable et inattendue. Amitié d’autant plus étonnante car tout semblait opposer le second du premier qui fustigeait violemment l’art abstrait.

“Vaste fumisterie” disait-il pour qualifier le culte moderne et obsessionnel de l’abstraction et de son amour du concept. La figuration et la représentation de l’humain dans toutes ses nuances restaient les boussoles qui animaient le travail d’Eekman.

 

 

Ses personnages, saltimbanques intrépides et farceurs attachants se déclinent en animaux ou en humains dans ses toiles et gravures. Un carnaval d’humour. Toutes ses toiles sont un jeu énigmatique où le spectateur doit s’impliquer pour reconstituer un sens, une histoire. Comme avec la toile “Poissons volants” ci-dessous, où la foule et les hauts parleurs renvoient aux soubresauts de mai 68.

 

 

Le parcours nous fait découvrir toute l’évolution de son style artistique. “Eekman ne se reconnaissait ni dans le cubisme, ni dans le surréalisme, ni dans l’expressionnisme. Toute sa vie, il a été à contre-courant de son époque” explique Cécile Laffon, directrice du musée de Flandre. Fortement imprégné de l’art flamand et de son souci du détail, Nicolas Eekman distille les références aux maîtres du XIVème siècle dans son œuvre. Cet amoureux des scènes de vie de campagne nous offre une vision bienveillante du peuple laborieux. Le parcours intègre des dispositifs sensoriels pour mieux nous faire sentir des éléments visuels très présents dans ses toiles comme l’herbe et le blé.

 

 

Inspirée des contes et légendes, construite par une tension entre tradition et modernité, l’œuvre d’Eekman ne peut que susciter la curiosité.

 

 

 
 

Musée de Flandre

  • Adresse : 26 Grand' Place
  • Code postal : 59670
  • Ville : Cassel
  • Pays : France
  • Tel : 03 59 73 45 59
  • Site Internet : https://museedeflandre.fr/
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