Photographie : de l’art au militantisme

Photographie : de l’art au militantisme

« Je suis liée aux Indiens, à la terre, à la lutte première. Tout cela me touche profondément. Tout me semble essentiel. Peut-être ai-je toujours cherché la réponse au sens de la vie dans ce noyau fondamental. J’ai été poussée là-bas, dans la forêt amazonienne, pour cette raison. C’était instinctif. C’est moi que je cherchais. » 

Née en 1931 à Neuchâtel en Suisse, Claudia Andujar est amenée à beaucoup se déplacer durant sa jeunesse, en Hongrie, aux Etats-Unis…elle finit par poser ses bagages au Brésil en 1955, où elle se lance dans le photojournalisme. 

/// Eliane De Sousa

Ce n’est qu’en 1971 qu’elle rencontre les Indiens Yanomami, tandis qu’elle travaille à un reportage pour le magazine Realidade. Fascinée, elle entreprend un travail photographique approfondi pour lequel elle reçoit une bourse de la Fondation Guggenheim. Elle adapte son utilisation de la caméra aux conditions environnementales, la faible luminosité par exemple, et varie les techniques pour rendre compte de l’expérience chamanique des Indiens Yanomami, elle applique de la vaseline sur son objectif, utilise une pellicule infrarouge, des filtres colorés…pour un résultat empreint de surréalisme.  

A la fin des années 1970, un projet de construction provoque la destruction de communautés entières et favorise la propagation d’épidémies. Pour Claudia Andujar, qui a été touchée de près par la Shoah, cette situation dramatique n’est pas sans évoqué le génocide qui a eu lieu en Europe quelques décennies auparavant seulement. C’est alors, en 1978, qu’elle fonde avec le missionnaire Carlo Zacquini et l’anthropologue Bruce Albert, la Commissão Pro-Yanomami (CCPY) et se lance pendant près de quinze ans dans une campagne pour faire reconnaître le territoire des Indiens Yanomami, condition essentielle de leur survie. La photographie en ce qu’elle a d’artistique devient secondaire, et son travail devient dès lors principalement militant. 

Claudia Andujar, La Lutte Yanomami, organisée en collaboration avec l’Instituto Moreira Salles et bénéficiant du soutien de l’Association Yanomami Hutukara et de l’Instituto Socioambiental, revient sur ces cinquante années de découverte et d’amour, sur l’histoire d’une lutte qui n’a jamais été aussi cruciale. 


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