Cela fait plus de 50 ans que la galerie Claude Bernard représente l’artiste Sam Szafran. Du 16 janvier au 3 mars 2018, la galerie présente la dixième exposition personnelle de l’artiste, et réunit pour l’occasion ses pastels et aquarelles les plus récents.
Le rythme de nos vies est effréné, résultat de facteurs autant techniques que sociaux. Rien ne résiste à cette course qui imprègne notre quotidien. L’art, et les enchaînement de performances, de polémiques, de modes, toutes aussi fulgurantes qu’éphémères, n’en sort pas indemne. Puis, il y a des marginaux, des réfractaires. Sam Berger, dit Sam Szafran, est resté un artiste confidentiel. Il a érigé la lenteur en idéal : celle de la main et de son tracé, qui enjoint au spectateur parcourant son œuvre à s’arrêter un moment, de ralentir son regard. Un misanthrope ? Il sait surtout qu’il n’a pas à courir derrière la célébrité. Il en a déjà une, ainsi que des collectionneurs, des critiques, des galeristes, grâce à certaines rencontres cruciales. Jacques Kerchache qui organise sa première exposition personnelle, le critique Jean Clair, et Claude Bernard qui devient son galeriste en 1964.
Après quelques expérimentations abstraites, dont l’artiste se détache rapidement, sa production restera figurative. L’œuvre de Sam Szafran est sérielle, articulée principalement autour de trois thèmes : son atelier, les escaliers et les plantes. Parmi les médiums qu’il utilise, il affectionne l’aquarelle et le pastel, dont il possède une riche collection. Plus de 1800 tons – dont 375 de verts – qui lui permettent de représenter un univers végétal luxuriant, composé d’envahissants philodendrons et feuilles de monstera, qu’il aime à associer à son atelier sanctuaire de Malakoff.
Secrète, poétique, mystérieuse, l’œuvre de Sam Szafran est avant tout intérieure : s’effacer derrière sa création, se servir de la beauté avec modestie. Sam Szafran n’a pas hésité à garder une parcelle d’intimité – son atelier – cachant de beaux jardins secrets.
Texte : Alix Meynadier
Crédit Visuel : Sam Szafran, Sans titre, 2017, Aquarelle et pastel, 197,5 x 298,5 cm ©Galerie Claude Bernard