Yukiko Noritake, illustratrice japonaise diplômée de l’école de Condé, a collaboré à diverses occasions avec Elle Magazine et les Éditions Actes Sud Junior. Actuellement et jusqu’au 16 janvier, elle présente « La villa », une collection de 30 gouaches raffinées qui puise son inspiration dans sa passion pour la mode et l’architecture, portée par un coup de pinceau naturellement vibrant de vitalité.
/// Nora Djabbari
Vous aimez l’élégance de l’art de vivre à la française ? Nous aussi ! Et nous vous invitons à le redécouvrir avec nous grâce au talent et à la fraîcheur d’une artiste venue de l’autre côté du globe. Prêts ? Fini la monotonie d’hiver, Yukiko Noritake nous a réservé une invitation VIP vers son univers chic et arty. Ses toiles nous ouvrent leurs portes, nous invitant à découvrir des paradis épicuriens où la fête n’a pas de fin. Une musique de jazz chante à nos oreilles et les dernières lueurs d’un soleil d’été caressent gentiment nos bras. Nous naviguons d’une salle de bal éclairée à un buffet garni, d’une parcelle de jardin illuminée aux recoins d’une chambre tamisée. Sur notre route, nous croisons des femmes parées de dentelle et de robes en soie brillantes. Serait-ce là des grandes dames du cinéma ? On entend presque le fracas des verres de champagne qui s’entrechoquent et les gentlemens discuter de leurs œuvres favorites. Plus loin, des dalmatiens courent ici et là. Tout évoque le brouhaha splendide des conversations mondaines. Ce petit peuple qui semble pouvoir surgir du cadre à tout moment nous introduit dans un flot de conversations ininterrompues. Constatons-le : une fois de plus, la Slow Galerie nous invite à prendre une pause.
Une réelle vitalité se dégage de ces tableaux, construits par un trait de pinceau vif et rapide. L’artiste marie avec perfection sa culture japonaise et sa connaissance de l’art occidental, son goût pour la profusion et l’élégance épurée, pour le baroque et la simplicité. En résulte un style atypique et poétique, inspiré par une double culture mais aussi par une habitude d’observer. Pour créer, l’artiste s’inspire de l’architecture italienne, du design et des objets de décoration intérieure. Yukiko Noritake a voyagé par le passé en Italie, où elle a pu se gorger des couchers de soleil de la Toscane en passant par les visions tranquilles du Lac de Côme. Comme elle l’explique, les paysages italiens ont nourri son inspiration : “J’ai voulu recréer dans cette exposition, l’atmosphère qui règne dans les palais italiens, chargée d’histoire, aux décors incroyables, tout est élégant et beau, un peu déconnecté de la réalité. J’y ai passé un séjour l’été dernier, près du Lac de Côme, et cet esthétisme raffiné et coloré m’a beaucoup inspirée”.
Yukiko Noritake illustre des havres de gaieté, des espaces où la vie se déploie avec des couleurs vives, presque pastel. Peut-on parler de réalisme ? La minutie des détails est incontestablement au cœur de son travail. L’artiste se plaît à représenter la transparence d’un cristal, la sensualité d’une grappe de raisin ou le raffinement d’un trompe l’œil sur un mur. Cependant, ses représentations revêtent toute une sensibilité propre : celle d’une artiste qui cherche constamment à recomposer le réel pour lui apporter une touche de féerie et de fantaisie. Ainsi pourrons nous voir, au fil de cet accrochage des pièces mystérieuses inventées, une végétation exagérée où des couleurs plus brillantes que ce que nous réserve l’ordinaire.
Contempler une œuvre de Yukiko Noritake, c’est sans cesse émerveiller. S’émerveiller devant la blancheur nacrée d’une huître entamée sur la table, de la semelle d’un talon posé sur le sol ou d’un groupe d’amis chahutant chaleureusement autour d’une table. Un remède anti grise mine, qui s’accorde parfaitement avec les festivités de fin d’année ! Rendez-vous, donc, à la Slow Galerie jusqu’au 16 janvier pour voir l’exposition et profiter de ce petit moment d’apaisement qui célèbre la beauté avec simplicité.
