À l’occasion du centenaire de l’Art Déco, le Musée Zadkine aborde les liens du sculpteur Ossip Zadkine avec les arts décoratifs. Ces relations sont explorées grâce à une sélection de plus de quatre-vingt dix œuvres, dont des sculptures, du mobilier, des tableaux et des photographies. Zadkine Art Déco propose de découvrir, jusqu’au 12 avril 2026, des projets et travaux méconnus de l’artiste. Ceux-ci sont mis en dialogue avec des productions de ses contemporains décorateurs et sculpteurs.
///Melian Pussey
Principalement révéré comme un artiste cubiste, Ossip Zadkine (1888-1967) a, au cours de sa carrière, cherché à se creuser une voie nouvelle. Le Musée Zadkine revient sur ses expérimentations techniques et ses travaux en architecture des années 1920 et 1930. L’ensemble exposé comprend des acquisitions et des prêts exceptionnels d’institutions comme le musée des Beaux-Arts d’Anvers et la Manufacture de Sèvres. Le corpus est réparti dans cinq salles avec une exploration du thème d’intérêt en cinq parties.
La première section est consacrée au « tournant décoratif » qui s’est opéré chez le sculpteur dans les années 1920. Au retour de la Première Guerre mondiale, il s’est tourné vers différents matériaux dont le bois, la pierre, le marbre et le granite. Il pratique la taille directe, tout en s’essayant au coulage de bronze. Au cours de cette période, plusieurs créations employant des techniques comme la laque et la dorure à la feuille voient le jour. Les sculptures de ce genre partagent la première salle avec des objets laqués de Seizo Sougawara (1884 -1937), ami proche de Zadkine, et ceux d’autres artistes comme Katsu Hamanaka (1895 -1982) et Gaston Suisse (1896 – 1988).

La seconde s’attarde sur les décors architecturaux par Zadkine. Dans un contexte d’épanouissement de l’art monumental, Zadkine a reçu plusieurs commandes pour des édifices. Parmi les décors installés dans le musée, il est possible de retrouver des bas reliefs réalisés pour un hôtel particulier du XVIe arrondissement, aujourd’hui disparu. Ceux-ci sont accompagnés par les plâtres préparatoires pour la façade d’un bâtiment public. Cette section met en lumière un aspect moins connu de Zadkine et ses inspirations diverses, notamment néo-classiques.

Les troisièmes et quatrièmes parties présentent les contributions de Zadkine aux expositions internationales de 1925 et 1937. Il s’est impliqué dans la conception de La Pergola de la Douce France, monument à l’initiative du critique d’art Emmanuel Thubert (1878 -1947). Ce projet collaboratif entre Zadkine et une dizaine de sculpteurs est détaillé grâce à une maquette de la construction, telle qu’elle apparaissait sur l’esplanade des Invalides à l’époque, et une salle consacrée aux participants. Parmi les partenaires représentés, il est possible de trouver les jumeaux Martel (1896-1966) et François Pompon (1855 -1933).
Sa collaboration avec la Manufacture de Sèvres est également abordée. Zadkine travaille avec leurs ateliers pour des éditions en grès de ses sculptures et à l’occasion de l’exposition des arts et techniques de 1937.


Le parcours se conclut dans l’atelier qui est dédié à trois décorateurs avec qui Zadkine a entretenu des rapports variés. Les figures en questions sont Eileen Gray (1878 -1976), galeriste et designer ayant servi de modèle pour la Tête de femme (1964), André Groult (1884 -1966) , décorateur – ensemblier, avec qui il a aménagé un hôtel, et Marc du Plantier (1901 – 1975), son ami et client. Les travaux de Zadkine viennent se mêler à leur mobilier, avec une installation renvoyant à l’intérieur d’un appartement.

Légende de l’image mise en avant : Ossip Zadkine, Les Arts et l’Industrie, maquette pour le décor de l’hôtel de ville de Poissy, Vers 1936 -1937, bas -relief en plâtre patiné, Paris, musée Zadkine © Adagp, Paris 2025 Photo : Paris musées /musée Zadkine
Musée Zadkine
- Adresse : 100 bis rue d'Assas
- Code postal : 75006
- Ville : Paris
- Pays : France
- Tel : 01 40 46 84 27
- Site Internet : www.zadkine.paris.fr
