« 21 Grammes » à la Maison Galerie Laurence Pustetto

« 21 Grammes » à la Maison Galerie Laurence Pustetto

21 peintures de l’artiste Fabienne Labansat habillent l’espace d’exposition de la Maison Galerie Laurence Pustetto jusqu’au mois d’août. Intitulée « 21 Grammes », l’exposition propose un dialogue sur la théorie de Duncan MacDougall qui, en 1907, émet l’hypothèse d’un poids de l’âme du corps humain. 

 

/// Eléonore Blanc

 

L’artiste Fabienne Labansat, née en 1964, a étudié trois années l’architecture avant d’intégrer l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris. Puis, son envie de devenir artiste se révèle de manière évidente. Elle développe alors un langage artistique où l’Humain est au centre de ses préoccupations avec un regard changeant : empathique ou cru, humoristique ou critique. Fabienne Labansat évoque des interrogations essentielles à nos vies, celle de la valeur de notre esprit en lien avec nos modes de vie.

 

À travers cette exposition, elle revient sur une théorie qui illustre l’importance des questionnements autour de l’âme. Le chercheur et médecin américain Duncan MacDougall avait développé l’hypothèse de la masse de l’âme appelée « théorie des 21 grammes ». Selon lui, le corps humain aurait une âme dont la masse serait estimée à 21 grammes. De manière pratique, le médecin pesait le corps avant et après le décès, et la différence était la masse de l’âme, qui avait disparu de la couverture corporelle. Le dessein de cette théorie était de prouver l’existence de l’âme.

 

©Marie Houssay

 

La présence ou non de cette entité immatérielle, souvent niée ou opposée au corps a fait l’objet d’une foisonnante production artistique. Dans les arts, de l’Egypte antique à aujourd’hui, dans la littérature, le cinéma ou la peinture, l’expérience du poids de l’âme est visible : le roman Le Peseur d’âmes d’André Maurois, le film « 21 grammes » d’Alejandro Gonzales ou encore la toile Le Vol de l’âme de Louis Janmot (1814-1892).

 

La plus belle représentation se retrouve dès l’Egypte antique. La psychostasie (« Pesée de l’âme » ou Dernier jugement »), était une étape essentielle pour le défunt afin de renaître dans l’au-delà. Le dieu Osiris pèse le cœur du défunt sur un des plateaux de la balance contre la plume blanche de Maât sur le second plateau. De nombreux bas-reliefs illustrent cet épisode majeur.

 

Fabienne Labansat revient sur cette théorie qui induit une différence entre l’âme humaine, et celle des animaux. Ses œuvres s’attachent à mettre sur un pied d’égalité les Hommes et animaux grâce à la mise en parallèle de leurs portraits. Pour elle, chaque être vivant possède cette entité, qui illumine les esprits. 

Son intérêt pour la condition humaine a toujours été visible dans son art. Fabienne Labansat avait déjà étudié les habitudes de l’Homme à travers l’exposition « City ghost » sur le thème de la ville et de nos habitudes urbaines, au musée historique de Biarritz en 2014.

 

© Marie Houssay

 

Le rapport entre les Hommes et les animaux fait l’objet d’une recherche artistique approfondie que nous pouvons découvrir à travers « 21 Grammes ». Nous observons des portraits d’Hommes au téléphone, écoutant de la musique, ou fumant… des actions quotidiennes qui sont à comparer avec ces animaux aux sentiments visibles. Des singes et des chiens qui transmettent des ressentis différents. Chaque portrait est un moyen de démontrer la présence d’une âme, cela exacerbée par la technique picturale envolée de l’artiste.

 

Pour la galeriste Laurence Pustetto, « ses tableaux nous provoquent, elle nous sonde, avec un humour décalé, avec un brin d’insolence. Son regard sur ces humains et animaux est aussi désenchanté pour les uns que tendre pour les autres, c’est cela qui me touche tellement. »

 

©Marie Houssay

 

 

 

 

 

 

crédit photo: mise en avant, Portrait de Fabienne Labansat © Fabienne Labansat

Maison Galerie Laurence Pustetto

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