4 artistes et le rapport au domestique

Aujourd’hui ouvre l’exposition « Bienvenue » à la Galerie du Crous. Elle expose le travail de quatre artistes, diplômés des Beaux-Arts de Paris. Margot Darvogne, Louise-Margot Décombas, Richard Otparlic et Lucas Tortolano présentent un projet commun, pensé depuis plusieurs mois, qui soulève le rapport de l’Homme au domestique. Comment notre regard s’habitue-t-il à l’habitation dans laquelle nous avons décidé de vivre ? Comment subsistent les notions d’intimité et de confort ?

/// Eléonore Blanc

Les artistes organisent l’espace d’exposition de la galerie comme un lieu d’habitation d’apparence confortable mais qui cache de nombreux éléments étranges. L’intérêt du parcours d’exposition est de mettre en lumière la frontière entre l’espace domestique et l’espace d’exposition. Le spectateur s’étonnera ainsi d’interagir dans un univers fictif qui lui rappelle pourtant sa relation avec différents lieux de vie : la chambre, la salle de bain, le salon, et même le jardin.

L’espace d’exposition revêt une esthétique de la culture pop qui habille la galerie de couleurs vives et de kitch.

Ce collectif d’artistes a décidé de construire ce projet avec les qualités artistiques de chacun. Margot Darvogne travaille de nombreux médiums comme la sculpture, la céramique ou encore la photographie à l’argentique. On retrouve dans l’exposition « Bienvenue » de grandes sculptures réalisées à partir de matériaux récupérés aux couleurs acidulées et minérales.

Louise-Margot Décombas s’attache quant à elle, à approfondir le rapport entre les corps féminins et leurs espaces. Ses pièces en grands volumes constituées de matériaux divers (plâtre, résine, lycra, métal, fourrure synthétique) ont l’intention d’instaurer un dialogue entre le ressenti et l’image qu’elles montrent.

Richard Otparlic travaille depuis toujours le motif floral qu’il met en relation avec des images publicitaires afin de repenser les codifications actuelles de notre société hyper sexualisée. Les fleurs donnent un aspect précieux à ces créations, avec une touche féminine qui contrecarre ce premier regard emprunt de normes.

Enfin, Lucas Tortolano s’intéresse à cette seconde peau, qui nous définit en partie : le vêtement. Selon lui, le vêtement est « un second corps qui peut être différent de celui attribué dès la naissance ». Il se concentre sur le « corps dans sa faiblesse, son handicap, sa maladie, sa honte ou encore son instabilité ».

Nous invitons le spectateur à découvrir cette exposition, et à recevoir ce « bienvenue » jovial d’une pendaison de crémaillère.