La H Gallery présente du 18 mai au 16 juin les œuvres de l’artiste taiwanaise Fay Ku.
Les œuvres de Fay Ku appartiennent à une autre dimension. Des corps se retrouvent dénudés, dans une ambiance mystérieuse et fantastique : des silhouettes presque symétriques se font face, serait-ce des jumeaux, ou peut-être le simple reflet d’une même personne ?
La blancheur omniprésente du papier polyester place les corps au centre de nos contemplations. Sur certaines de ses peintures, Fay Ku, délaisse en effet l’arrière-plan et garde son support immaculé pour ne laisser que les figures humaines.
Mais le blanc du support laisse parfois place à des éléments oniriques, fantastiques, qui invitent à contempler un monde mystérieux. Deux femmes dans Les belles images sont excentrées pour que nous puissions apercevoir un troisième personnage en arrière-plan, allongé, qui semble décédé. Une silhouette grise s’émane de son corps, comme si son âme se préparait à monter vers les cieux. Un bras s’étend d’ailleurs dans le ciel, son index pointé vers la droite, il s’avère lui donner la direction et le guider vers les parties de ce monde que nous ne pouvons pas voir en tant que simple observateur de la toile.
Les traits fins, juste tracés par une ligne noire, renforcent cette impression de mystère et les couleurs apparaissent sur quelques éléments de la toile : un reptile d’un vert lumineux, s’enfonce dans l’eau, ne laissant apparaître ni le commencement, ni la fin de son corps. Il ne nous reste plus qu’à imaginer le reste de l’animal, comme nous devons imaginer ce que nous ne pouvons pas percevoir : les peintures de Fay Ku invitent à se perdre dans ces mondes qu’il reste encore à inventer.
Texte : Angèle Imbert
Crédit Visuel : Fay Ku, Three Eves, 2016, Technique mixte sur papier polyester, 106, 7 x 76, 2 cm