La Galerie Berthet-Aittouarès a prolongé l’exposition « Retour de Chine » présentant l’artiste Henri Michaux jusqu’au 29 mai 2021. Il reste seulement quelques jours pour découvrir trente peintures sur papier de l’artiste. Voyage et introspection sont les maîtres mots de cette exposition.
/// Eléonore Blanc
A Paris, la Galerie Berthet-Aittouarès met à l’honneur de sublimes dessins d’Henri Michaux. Devant l’ampleur de son œuvre picturale, cette partie qui nous est présentée illustre l’importance de l’instinct dans son art. Tout au long de sa vie, Henri Michaux écrit et dessine. Du crayon au pinceau, il conjugue ces deux pratiques pour explorer la vie intérieure.
C’est à l’occasion du retour de Chine de plusieurs œuvres d’Henri Michaux (1899-1984) – prêtées pour l’exposition « Henri Michaux- Mu Xin » au Mu in art museum de Wuzhen et au Power Station museum de Shangaï – que la Galerie Berthet-Aittouarès a organisé cette exposition au sein de son écrin parisien. « Retour de Chine » présente ainsi la relation intime entre Henri Michaux et la culture chinoise.
Henri Michaux a toujours eu l’âme d’un voyageur. Attiré très tôt par l’Extrême-Orient, il s’y rend en 1930. L’exploration de la Chine et de sa culture marque le tournant de sa carrière artistique. Imprégné de philosophie chinoise, sa rencontre avec le poète François Cheng l’illustre. Il adopte ainsi l’encre de chine et les techniques libératrices de cette gestuelle, et toute la délicatesse de cet art raffiné s’observe dans son travail. Henri Michaux est un artiste, évocateur de sens et sentiments. Contemporain des surréalistes, l’artiste Henri Michaux a comme eux, recherché une aventure spirituelle et mystique dans la poésie. Son travail est comparable à certains égards à l’introspection surréaliste mais il s’en distingue par le climat parfois angoissé de son univers, que nous pouvons observer dans Sans Titre.
A travers cette exposition, le spectateur peut imaginer toute la poésie de cette technique. Dans un essai publié en 1989 (Encres, Librairie Séguier), le critique d’art Bernard Noel a sublimement décrit le rituel de la peinture à l’encre de l’artiste Zao Wou-Ki, ami d’Henri Michaux. A l’encre, à l’aquarelle ou au crayon, l’écrivain et peintre bouscule les mécanismes de la perception. Les formes apparaissent et disparaissent sans cesse, peu importe : elles dansent sur le papier.
C’est un récit de voyage en Chine, mais également intérieur qui est présenté à la Galerie Berthet-Aittouarès, laissant libre d’interprétation des scènes que nous observons.
Ses encres de chine attestent de son goût pour le mouvement et le brassage des lignes, désordonnées, mélangées. Le spectateur est immergé dans un monde singulier où l’interprétation règne en maître. Ses créations sont des étapes vers une conscience d’exister sans complétude. Les formes qu’Henri Michaux dessine semblent infinies et inachevées. Comme l’Homme ne sera jamais entièrement construit, entièrement complet, Henri Michaux s’attachait à dessiner en recherchant ces pleins et ces vides.
Les travaux d’Henri Michaux résonnent encore aujourd’hui, font vibrer notre génération en construction, en questionnement et en recherche de liberté. Ce sont les échos d’Henri Michaux.
Galerie Berthet-Aittouarès
- Adresse : 29 rue de Seine
- Code postal : 75006 Paris
- Ville : Paris
- Pays : France
- Tel : 01 43 26 53 09
- Site Internet : https://www.galerie-ba.com/
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