Du 30 janvier au 18 février 2018, la galerie L’Œil du Huit présente avec l’exposition Impermanence, goûter l’instant les sculptures, photographies et œuvres sur papier de Fanny Pallaro.
La vie suit un axe linéaire : enfance, âge adulte et vieillesse. C’est aussi une ronde sempiternelle, immuable dans le temps qui passe. Rompant un engrenage rôdé par des millénaires d’exercice, Fanny Pallaro suspend ce temps. Elle a créé un groupe de douze sculptures à forme humaines, confrontant six jeunes figures à six âgées. Qu’est-ce qui les éloignent, sinon le temps ? Les sauts, les discordances, les unions ou les arrêts dans les méandres du temps n’effraient pas l’artiste.
Immédiatement, ce sont leurs visages qui nous frappent. La formule du philosophe Emmanuel Lévinas s’impose : « c’est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet. La meilleure manière de rencontrer autrui, c’est de ne même pas regarder la couleur de ses yeux ». Un visage ne peut être réduit à une simple description. C’est assurément la partie la plus mise à nue de notre personnalité, celle montrée à autrui et qui révèle une vulnérabilité. Les visages des êtres de grès créés par Fanny Pallaro nous interpellent et nous interrogent.
« Arrêtez-vous ! », semblent-elles nous dire, « regardez-nous ! ». Mais surtout : « goûtez l’instant » de cette rencontre. Fanny Pallaro lutte pour laisser une trace dans le monde. Ses sculptures voyagent, elle les photographie aussi, dans des milieux extérieurs. Confrontées à la Nature, elles sont à la fois hors et dans le temps vécu.
Vernissage le mardi 30 janvier.
Décrochage en musique le dimanche 18 février, à partir de 17h.
Texte : Alix Meynadier
Crédit visuel : Fanny Pallaro, Impermanence © L’Œil du Huit