Du 24 janvier au 17 février 2018, la galerie French Arts Factory présente la nouvelle exposition Héritages de l’un de ses artistes phares, Ludovic Isidore.L’héritage ne se réduit pas à la simple succession, transmise au sein du giron familial de générations en générations. Il est pluriel, comme l’indique le nom de l’exposition. Il s’impose souvent à nous comme une contrainte, engageant plus de devoirs que de droits. Ce sont alors nos choix qui déterminent la postérité de ces héritages : réussir à préserver leurs secrets, en y extrayant une nouvelle interprétation. Si Ludovic Isidore s’est formé à la peinture en autodidacte, il vit, lui aussi, avec ses héritages : « Mes origines sont antillaises, amérindiennes et bretonnes. Je ne suis pas d’ici ni d’ailleurs, j’explore. »Pour établir son atelier, l’artiste a élu en conséquence la belle Uzès dans le Gard, ville classée Art et Histoire. Partout, l’architecture et le patrimoine témoignent des influences multiples qui ont pénétrées la ville, du temple romain antique dédié à l’empereur Auguste au Château Ducal et ses célèbres tours féodales. André Gide n’affirmait-il pas dans Si le grain ne meurt « Ô petite ville d’Uzès ! Tu serais en Ombrie, des touristes de Paris accourraient pour te voir ! ».Ludovic Isidore s’en imprègne-t-il ? Il a compris que les héritages ne nous sont pas dus. Ils peuvent être permutés, éparpillés, perdus. Mis à l’épreuve, il tente de les reconquérir par sa démarche artistique, sans se limiter à une unique origine. Il faut de l’audace pour réaliser un Samothrace, oser s’emparer de cet héritage que l’on ne pensait que trop remanié, retouché, revisité. Pourtant, il montre que la croisée des héritages peut accoucher d’une belle postérité. Ses esquisses aériennes, délicatement colorées, donnent vie à des figures poétiques, mi-humaines mi-animales, auréolées de mystère.Texte : Alix MeynadierVisuel : Ludovic Isidore, Samothrace, 180 x 97 cm, Acrylique sur toile ©Galerie French Arts Factory