Les surimpressions picturales de Martine Bligny

La peintre française joue avec les surimpressions et les subtiles variations chromatiques dans sa nouvelle exposition personnelle à la Galerie Jamault. « Aparté » regroupe des portraits inspirés de la peinture classique. A découvrir du 15 janvier au 5 février.

/// Quentin Didier

 

Martine Bligny lie de manière évidente son travail à la peinture européenne de la Renaissance. Elle concentre sa pratique artistique sur le fameux motif du portrait qu’elle modèle avec son propre coup de pinceau. Dans un premier temps elle puise son inspiration en contemplant des œuvres préexistantes, puis transpose sa perception et son ressenti esthétique sur sa propre toile. Elle réalise alors ce qui peut s’apparenter à un travail de calque artistique, déformant un visage figuré et tout ce qui le compose et l’accompagne par le biais de sa psyché à elle.

Ce qui caractérise particulièrement l’œuvre de Martine Bligny est ce rapport étroit avec la surimpression, élément qui définit une esthétique intrigante et dominée par une nappe brumeuse. La matérialité de ses toiles tend alors vers une sorte de voilage où l’on distingue une multitude de mouvements imbriqués les uns sur les autres.

La dimension chromatique de ses peintures est elle aussi surprenante, menée par un spectre de nuances difficilement définissable. Chaque tableau s’établit cependant sur une tonalité en particulier, bleuâtre pour certaines pièces, ou bien rougeâtre ou verdâtre pour d’autres.

En partant de sa perception d’une ou plusieurs œuvres, l’artiste dépeint de véritables sensations intérieures et crée des toiles à l’aura évidente.  Elle donne forme à une mosaïque de visages grandement inspirés par la peinture de la Renaissance. Martine Bligny inscrit ainsi son art dans une époque aussi contemporaine qu’intemporelle.

 

 

Visuel principal : Martine BLIGNY, Aparté 114 X 162cm, acrylique et caséine sur toile