« Après plus de trente ans de réflexion…, ivre de nature, de peinture et de sculpture, j’exposerai à la Fondation Taylor un ensemble d’œuvres retraçant mon voyage dans le temps, l’espace, la matière, les formes et les couleurs. » Lionel Guibout
/// Stéphane Gautier
Cette invitation que l’artiste Lionel Guibout nous lance à travers la découverte d’une cinquantaine de ses œuvres exposées à la Fondation Taylor est un voyage au travers de temps immémoriaux, d’espaces sauvages où la nature est maîtresse, au travers de la création et de la réception de mondes primitifs, telluriques et mythologiques, par l’embrassement d’une nature dans tout son universalisme et sa puissance. A la rencontre des Dieux, des Hommes et des Arbres, Lionel Guibout nous propose une grande image indivise de la nature proche d’un mysticisme naturaliste et d’un panthéisme à fleur de peau.
Que ce soit dans l’exploration des civilisations préhelléniques — Eurynomé, déesse Pelasges qui sépara le Ciel de la Mer et donna naissance à la Terre — ou dans sa recherche des géants à cent bras et des titans, divinités primordiales qui ont précédé les Dieux de l’Olympe, ou encore dans la prise d’empreintes d’écorces d’arbres et leur transmutation en bronze Paroles d’écorces — « Il suffit d’en choisir une pour qu’elle nous parle. Il suffit de la couler dans le bronze pour l’entendre, l’écorce » confie Lionel Guibout — que ce soit dans ses Endless Landscape paysages captés lors d’un voyage en Islande dont le critique d’art Fred Lanzenberg dit « qu’il fait corps avec eux », c’est l’absolu de la nature que nous restitue Lionel Guibout dans son œuvre.
Tout est dans tout. Dans sa série Xylométrie, l’arbre contient en lui un paysage et nous parle. « Les caresser, les écouter, les peindre, Ils nous répondent, les arbres » nous dit Lionel Guibout. Proche d’un romantisme à la manière de Novalis : « J’ai entendu un jour ce qu’on raconte des temps anciens, et comment les rochers, dans ces temps-là, les arbres et les bêtes s’étaient entretenus avec les hommes », c’est ce dialogue que ne cesse d’entretenir Lionel Guibout dans sa peinture, comme une sorte de pressentiment du mystère de la nature.
On se rappelle en regardant l’œuvre de Lionel Guibout la phrase d’Hegel : « Les premières religions furent des religions de la nature où le spirituel ne se distingue pas du monde sensible, et que le divin est dans le phénomène ».
Visuel de couverture : Trente ans de réflexion . ©Lionel Guibout . 29 . 22,5 x 24,5 cm
Fondation Taylor
- Adresse : 1 rue la Bruyère
- Code postal : 75009
- Ville : Paris
- Pays : France
- Site Internet : https://www.taylor.fr/