Du 7 avril au 27 mai 2023, la Galerie Molin Corvo (Paris), accueille la première exposition personnelle de l’artiste Fabrizio Saracino intitulé Gravé dans le marbre. Il offre une subtile alliance entre la matérialité immuable du marbre et la vacuité éphémère de la parole politique, sublimant ainsi le propos et le confrontant à son destin d’oubli.
/// Yasmine OUYAHIA
Depuis sa création, la Galerie Moulin Corvo est devenue une référence pour les collectionneurs et les passionnés d’art à la recherche de découvertes. Les expositions organisées à la galerie sont toujours remarquées pour leur qualité et leur originalité. La raison pour laquelle la première exposition personnelle de l’artiste est à cet endroit. Né en 1969 à Neuilly-sur-Seine, Fabrizio Saracino est un sculpteur-plasticien dont le père l’a initié au monde de l’art. Après des études d’arts plastiques et une période dans le milieu punk parisien, Saracino a intégré une école supérieure de publicité et de marketing. Aujourd’hui, en tant qu’artiste, il met sa sensibilité et son observation critique du monde actuel au service de son travail.
Son expérience en matière de maîtrise du mot et de la phrase qui accroche, Saracino propose avec son exposition « Gravé dans le marbre » un regard d’observateur citoyen, témoin de son temps et du théâtre politique. Il immortalise des mots et des phrases célèbres, des slogans politiques ou publicitaires, gravés dans la pierre pour l’éternité. Il utilise le latin, une langue universelle qui traverse les siècles, pour graver leurs mots dans le marbre et les faire perdurer à jamais. Ce paradoxe fascinant souligne la volonté de l’artiste de capturer l’éphémère pour le figer dans l’éternité. En tant que témoin de son temps, Fabrizio Saracino critique l’ensemble de notre époque en immortalisant les propos politiques dans leur splendeur ou leur absurdité.
Le choix de la langue latine, si éloigné de notre temps, ne fait que renforcer la dimension intemporelle de ces propos. Leur éloquence s’en trouve ainsi renforcée, leur pérennité assurée, leur vacuité notifiée. Si la vérité s’en trouve altérée, la référence à l’Antiquité vient ici souligner l’incurie de la parole politique, et bousculer les valeurs.