À Grasse, l’esprit de Madame de Sévigné en héritage

Elle a marqué l’Histoire par sa personnalité vive et attachante. Tantôt badines, tantôt émouvantes, ses lettres documentent le Paris du XVIIe siècle. Elles nous racontent ses grandes joies et ses peines profondes. Avec son style d’écriture léger, la grande dame nous décrit un âge d’or, celui de la vie aristocratique et courtisane de son époque. Active dans la vie artistique et littéraire, elle est l’amie des plus grands, de Racine à La Fontaine en passant par La Rochefoucauld. Pour célébrer son héritage, il ne nous reste que quelques portraits, et tous ses bouts de papier sur lequel elle a tant de fois couché ses états d’âme. Vous l’aurez peut-être deviné, mais il s’agit de Madame de Sévigné. Elle fait actuellement l’objet d’une rétrospective inédite au Musée Jean-Honoré Fragonard. Cette exposition rassemblera près de 100 œuvres issues de collections publiques et privées. Parmi elles, des pièces jamais montrées au public appartenant à la descendance de Madame de Sévigné.

Alexandre Mahue, docteur en Histoire de l’art, spécialiste des arts décoratifs et de l’architecture du XVIIIe siècle en Provence et commissaire de l’exposition a choisi de s’intéresser à la façon dont les trois filles de Madame de Sévigné ont perpétué son héritage littéraire et culturel. Ses descendantes installées en Provence ont non seulement préservé ses écrits, mais ont également contribué à la diffusion de son œuvre et de sa renommée, faisant d’échanges épistolaires intimes un best seller de la littérature mondiale. Leur rôle est mis en lumière à travers des documents inédits, des correspondances familiales et des objets personnels.

“Une scénographie didactique aux accents baroques, mettra en scène des œuvres inestimables, telles que des portraits emblématiques ou méconnus, de rares lettres autographes, des manuscrits inédits ainsi que de nombreux souvenir et “reliques” de la marquise, tant authentiques que faux, et qui trahissent le culte de la personnalité spectaculaire qu’elle inspira dès le XVIIIe siècle.” indique le Musée Jean-Honoré Fragonard. Une plongée dans l’Histoire mettant en lumière toute une dynastie de femmes d’esprit.