ChatGPT a dit :
///Astrid Vialaron
En janvier 2023, Donna Gottschalk, photographe américaine, rencontre Hélène Giannecchini, écrivaine, commissaire d’exposition et critique française. Un lien immédiat se tisse entre elles. Touchée par la puissance des photographies de Donna, Hélène choisit de lier sa plume à l’image pour en faire le récit d’une rencontre, de souvenirs d’amitiés, d’amours et de militantisme. Son texte, conçu comme une balade dans l’espace d’exposition, révèle et prolonge l’œuvre de Donna Gottschalk, qui fait ici sa première grande exposition en Europe.
Les photographies de Donna documentent les luttes et les vies de la communauté LGBTQ+ dès les années 1960, à une époque où ces réalités étaient largement invisibilisées ou mécomprises. Son regard s’est constitué depuis les marges, loin du fantasme ou du voyeurisme. Alors que dans la seconde moitié du XXe siècle aux États-Unis, on représentait souvent la communauté queer de l’extérieur, sans en faire partie ni connaître ses lieux, ses visages, ni ses combats, Donna capture des instants intimes de sa propre existence : celle d’une femme lesbienne entourée de ses amies, amantes, et connaissances, dont beaucoup étaient hébergées dans son appartement, véritable refuge pour celles qui n’avaient plus d’endroit où aller.

Un élément clé de l’exposition est le film I Want My People to Be Remembered, réalisé par Hélène Giannecchini. Fait d’archives, de récits authentiques et de conversations entremêlées, ce projet restitue l’importance de l’intime, ce que l’on préserve de nos existences individuelles pour construire les histoires collectives. Il souligne ainsi une dimension essentielle de ce travail : documenter les invisibles.
Au BAL, NOUS AUTRES s’inscrit dans une démarche féministe et militante où la photographie devient un outil de restitution des récits oubliés. Les images exposées, tirées pour la première fois à partir de négatifs précieusement conservés, ont pour vocation de réveiller les mémoires et d’offrir une histoire parallèle, où l’oubli cède la place à la reconnaissance.

En écho à cette œuvre, Carla Williams, historienne de l’art et photographe afro-américaine, présente une série d’autoportraits intitulée Tender, réalisés depuis les années 1980 en réaction au manque de représentation des femmes noires dans la photographie. Connaisseuse de l’histoire de l’art, elle inscrit son travail dans une filiation esthétique assumée tout en explorant les moyens de réinventer ces images, de se les réapproprier et d’en devenir le sujet.
La balade proposée par cette exposition est à la fois anthropologique, historique et poétique, mettant au jour des images et des récits longtemps enfouis sous le tapis de l’oubli.

Image de couverture : Donna Gottschalk, Lesbians Unite, Revolutionary Women’s Conference, Limerick,Pennsylvanie, octobre 1970,Courtesyde l’artiste et de Marcelle Alix©Donna Gottschalk

Le BAL, lieu dédié à l’image document
- Adresse : 6 impasse de la Défense
- Code postal : 75018
- Ville : Paris
- Pays : France
- Site Internet : www.le-bal.fr