Alain Pontecorvo, la peinture sans concession

Alain Pontecorvo, la peinture sans concession

Du mardi 7 mars au samedi 8 avril 2023, la galerie de l’Europe au cœur de Saint-Germain-des-Prés accueille une nouvelle exposition monographique sur l’artiste-peintre Alain Pontecorvo, dont les œuvres ont fait le tour du monde et figurent notamment parmi les collections publiques des prestigieux Musée d’Art Moderne de la ville de Paris et du MoMA (Musée d’Art Moderne de la Ville de New-York).

/// Lolita Fragneau

 

L’artiste français est né en 1936 à Paris, et commence à dessiner dès l’âge de trois ans. « J’ai toujours eu l’amour du dessin d’abord et de la peinture ensuite », affirme-t-il, car après tout : « pour expliquer le monde et pour le comprendre, on a – à mon avis – besoin de dessiner ». Ce grand admirateur de Francisco Goya a suivi des études à l’École des arts décoratifs de Paris, puis à l’École Estienne, où il rencontre Jacques Séguéla et entame ensuite une carrière dans la publicité. Vingt ans plus tard, il se consacre enfin entièrement à la peinture, au dessin et à l’illustration, et expose pour la première fois à « La galerie » en 1978.

 

Alain Pontecorvo, Méditation, 30 x 30 cm

Sa technique pour se remettre à ce qu’il considère comme « le vrai dessin » après plusieurs années passées dans la publicité, c’est de faire des autoportraits ou de peindre des paysages devant sa fenêtre. Aujourd’hui, ses sujets de prédilection sont des figures, des nus, des intérieurs, des paysages urbains, mais aussi des natures mortes puisqu’il apprécie avant tout « l’architecture des solides qui nous entourent avec la lumière qui diffuse toutes ces ombres et ces quarts de tons d’ombre et de lumière ». Pour cela, il utilise le fusain, la sanguine, le conté, l’huile, la gouache, le pastel et la mine de plomb. « Ce que j’aime, c’est regarder les choses que les gens identifient mais ne voient pas vraiment, sinon ils sauraient le dessiner », explique-t-il. « On n’apprend pas à regarder la beauté qu’il y a autour de nous. La beauté est partout », peu importe le sujet, que ce soit dans les voitures garées dans une allée ou un café en terrasse.

Si Alain Pontecorvo réfute tout mouvement artistique qu’il considère que comme des effets de mode, il s’inscrit néanmoins dans un réalisme constructiviste, proche de l’hyperréalisme. Il considère qu’il « fai[t] ce que je sens, et je le fais avec tout mon être […] le style c’est malgré ça ». Pour lui, sa peinture est basée « sur l’abstraction du détail. Je ne fais pas un détail réaliste ou surréaliste. Je fais un détail de tâche. Je suis tachiste dans le détail […] c’est là où toute la force du tableau ressort ». Son travail glisse d’une abstraction absolue à une figuration expressionniste émouvante.

Alain Pontecorvo, Ombres actives, 70 x 50 cm

Ce qui fait la force de l’artiste français, c’est qu’il manie à la perfection les équilibres de tonalités, la géométrie des espaces, la précision du détail, les cadrages presque cinématographiques, avec une maîtrise de la lumière suivant la tradition des maîtres hollandais. Les personnages qu’il dépeint sont toujours très absorbés par leurs occupations au point qu’ils ne prêtent pas la moindre attention au spectateur. C’est comme s’il capturait des instantanés d’une vie en pleine ébullition et chargée d’histoire. C’est ici toute la particularité d’Alain Pontecorvo, dépeindre des toiles à la fois animées et silencieuses, dont on attend le récit avec une soif insatiable.

Alain Pontecorvo, Autoportrait, 22 x 16 cm
 

Galerie de l’Europe

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