Située à la croisée des continents, l’Arabie Saoudite a été un incroyable carrefour de civilisations qui y ont laissé un patrimoine foisonnant.
/// Stéphane Gautier
Al-‘Ula en est le symbole éloquent. Pendant des siècles, son oasis a été le point de passage des caravanes sur la route de l’encens, qui reliait l’Asie, l’Afrique et l’Europe, faisant transiter sur ses terres es épices, la myrrhe, le coton, l’ébène et la soie.
La cité oasienne, autrefois appelée Dedan, fut successivement sous la tutelle d’anciens royaumes d’Arabie du Nord (Dedan puis Lihyan), des Nabatéens, qui fondèrent à 20 kilomètres la cité d’Hégra, et de l’empire romain, avant l’arrivée de Mahomet en 630 ap J.-C. Toutes ces cultures ont marqué de leur empreinte la région, laissant à la postérité plusieurs sites d’une richesse exceptionnelle.
Comme pour perpétuer la mémoire de leurs prédécesseurs, les musulmans réutilisèrent pour bâtir au XIIIe siècle ce que l’on appelle aujourd’hui la vieille ville et dont il ne reste que des vestiges, les pierres des ruines Dédanites et Lihyanites.
Les sites archéologiques
Les sites archéologiques de la région d’Al-‘Ula sont nombreux. Al Khuraybath, capitale du royaume de Lihyan au premier millénaire av. J.-C., a conservé des milliers d’inscriptions et œuvres ancestrales gravées dans le grès. Jabal Ikma, immense bibliothèque à ciel ouvert, présente des centaines d’écritures datant de l’époque Dédanite et Lihyanite. Les Nabatéens, peuple de marchands arabes de l’antiquité, ont fondé la cité d’Hégra, cousine de Pétra, dont le site Madain Saleh classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008, abrite 138 tombeaux rupestres monumentaux aux façades décorées. En l’an 106 de notre ère, l’empereur romain Trajan annexa le royaume et étendit son territoire jusqu’à la vallée d’Al-‘Ula. Témoin de ce volet de l’histoire : forts militaires, inscriptions et œuvres latines.
Les Panoramas
Vaste zone désertique située dans la province de Médine, Al-‘Ula recèle de paysages sensationnels : horizons de sable jaune, canyons de roches gréseuses, dégradés de rouge, d’ocre et de marron, enceintes imprimées dans la pierre, plateaux basaltiques noirs au spectre lunaire, composent le panorama de la région.
L’Oasis
Au milieu de ces paysages désertiques, l’on découvre au détour d’une étroite vallée de sable, entourée de hautes falaises de grès, une oasis dont la palmeraie offre au voyageur un îlot d’ombre et de fraîcheur. L’oasis est à la fois le cœur et l’âme d’Al-‘Ula ; elle a permis aux peuples de s’enraciner sur ces terres fertiles et d’exprimer le génie de leur culture.
Un projet phare qui participe à la transformation du royaume
Au centre du plan Vision 2030 initié par le gouvernement saoudien pour moderniser le pays, Al-‘Ula fait partie d’une série de projet hors normes qui visent à développer l’offre culturelle et touristique du royaume.
Le projet prévoit la création, sur un site de la taille de la Belgique, d’un complexe archéologique, culturel et touristique, aux allures de musée vivant à ciel ouvert. Un investissement majeur qui ambitionne de faire d’Al-‘Ula la capitale culturelle du royaume.
Par la mise en valeur du formidable patrimoine de la région, sites archéologiques millénaires, paysages à couper le souffle, l’Arabie Saoudite entend se réinscrire dans sa grande histoire.
Une expérience touristique nouvelle
Le projet s’engage à inventer une expérience touristique nouvelle, fidèle à l’hospitalité du monde arabe, à la fois culturelle (parcours archéologiques, musées…), sensorielle (découverte de paysages grandioses, du désert, de l’oasis) et authentique (au contact de la culture locale).
Le développement durable, pierre angulaire du projet
Al-‘Ula aspire à devenir, grâce aux connaissances et aux techniques les plus avancées, un projet de référence en matière de développement durable, centré sur la préservation absolue de l’environnement, respectueux de l’histoire, des territoires et inclusif de la population locale.
Al-‘Ula
- Ville : Al-'Ula
- Pays : Arabie saoudite
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