Anne Brérot à la Galerie Claudine Legrand

Si la nature nous fascine a bien des égards, c’est peut être en raison de l’harmonie de ses couleurs. Éclatantes, vives et intenses l’été, chaleureuses et réconfortantes l’automne, froides et subtiles l’hiver, les couleurs s’animent et s’éveillent dans nos yeux selon les saisons, révélant des secrets cachés selon la volonté de la faune et de la flore. Au centre de cette nature observée par l’Homme, des éléments fascinants cohabitant : eau, terre, feu, foudre et vent… L’on pourrait dire que les peintures d’Anne Brérot suivent le même rythme des couleurs de la nature tout en étudiant ses éléments. Ses œuvres démontrent une fascination devant un couché de soleil qui décline, devant un ciel bleu qui avale les arbres et les arbustes, devant la rosée du matin qui salue la lune encore faiblarde quand vient 6h.

Majesté silencieuse des arbres immobiles dans la journée ou dans la nuit, éternelle poésie de ces nuages reflétés par les cours d’eau, densité extrême et dorée de ces tons rougeoyants composant les voûtes de certaines de ses toiles… Anne Brérot réalise des compositions qu’on pourrait presque qualifier d’abstraites tant les formes et les couleurs sont libres et ambiguës. Pourtant, en adoptant cette représentation flottante, c’est l’essence même de la réalité qu’elle capte. Et parce que la nature ne peut se passer du mouvement, elle insuffle à ses œuvres beaucoup de dynamisme.

On sent le vent souffler, les ruisseaux s’écouler, l’air chaud diffuser ses parfums par milles chemins. C’est une peinture invitant à la contemplation d’un univers en perpétuelle transformation. Avec un souci du détail, Anne Brérot brosse des feuilles, joue des transparences, nous raconte sans jamais nous imposer. Elle adopte à la fois le rôle de l’aventurière et de la détective, se plaît à toujours suggérer, l’espace d’une toile, la puissance d’une atmosphère.