Revivre le Paris des avants gardes

 

C’est le sympathique cabaret du Lapin agile qui ouvre ce parcours. Créé en 1875, il devient un lieu de rencontre incontournable pour de nombreux artistes, écrivains et poètes, tels que Picasso, Apollinaire, et d’autres. Dès le début, l’exposition « Le Paris de la modernité » nous permet de découvrir le quartier de Montmartre et ses artistes assoiffés d’audace, elle nous entraîne dans les lieux iconiques qui formèrent l’époque, du théâtre des champs Elysées en passant par Montparnasse. Elle nous parle de l’ivresse désespérée dans laquelle se plongent les artistes qui veulent oublier la guerre, nous fait ressentir cette soif de vivre collective vite survenue après la paix retrouvée.

 

 

Le « Paris de la Modernité » aborde également la question des femmes. On trouve une description de la figure de la garçonne, aussi fascinante que dérangeante, qui devient l’emblème d’une génération d’individus qui affirment leur indépendance avec panache. Conscientes de leur rôle crucial durant la guerre et loin d’être des témoins passifs, les femmes ont constitué une contribution essentielle à la scène artistique de l’époque. Des créations de Jeanne Lanvin et de Tamara de Lempicka sont mises en lumière et témoignent de leur influence sur la redéfinition de la féminité.

 

 

Ce Paris de la modernité, c’est aussi celui des salons, celui des spectacles de rue spontanés, celui des artistes qui s’imprègnent des discussions dans les cafés animés, au rythme du jazz et des scandales. C’est celui des cabarets endiablés, des étrangers qui se nourrissent et apportent du dialogue à cette énergie sans précédent. Fascinés par la vitalité parisienne, nombreux sont ceux qui s’installent à Paris. Ce fut le cas de Modigliani, de Chana Orloff, qui fait actuellement l’objet d’une rétrospective au Musée Zadkine, ou encore de Joséphine Baker, qui choisit de faire de la France sa patrie.

 

 

Structurée en treize salles, l’exposition permet de voir leurs œuvres et les sublime grâce à une scénographie sobre signée par Philippe Pumain. Pour traduire la création foisonnante de ces années, le Petit Palais a opté pour une approche non linéaire qui permet aux visiteurs d’apprécier la simultanéité des expressions artistiques, d’établir des connexions inattendues tout en découvrant la diversité de Paris. La colorimétrie travaillée des murs nous épargne tout sentiment de confusion, nous mettant dans les bonnes conditions pour apprécier ce foisonnement. “Le Paris de la modernité” nous fait revivre intensément cette période d’avant-garde, dont on retient l’esprit insouciant, celui d’une époque éperdument libre.