Cet hiver, la Galerie BOA met à l’honneur le peintre Louis-Paul Ordonneau avec une exposition consacrée aux œuvres de sa série Bascule (2023-2025). Il poursuit son exploration de la couleur dans des peintures mêlant douceur apparente et visions chaotiques. Tous les moyens sont bons pour attirer le regard sur une multitude de scènes, dont celles que l’on préfère souvent ignorer.
///Melian Pussey
Louis-Paul Ordonneau (né en 1975) est un artiste actif depuis les années 1990. Il place la couleur au centre de ses préoccupations, afin d’expérimenter avec les possibilités offertes par le médium de la peinture. Bascule correspond à sa série la plus récente de tableaux, réalisés entre 2023 et 2025.
Le nom de l’ensemble, repris pour l’exposition, peut interroger. Celui-ci prend tout son sens dès lors que l’on regarde l’intégralité du corpus. Des images tranquilles, renvoyant parfois à des ambiances estivales (image mise en avant) [1], coexistent avec des représentations de manifestations violentes. Les scènes d’intimité silencieuses accompagnent des foules agitées et bruyantes.


Louis-Paul Ordonneau peint à la fois des figures nettes et d’autres plus floues. Il est capable de décliner une infinité de nuances, de la même manière qu’ il peut inclure des aplats de couleurs vives. « Bascule » pourrait renvoyer à cette alternance de sujets et de styles, comme pour célébrer la diversité dans le travail de l’artiste. Ce qui est certain, c’est que le passage de thématiques autour de l’embrasement collectif à celles relevant du cadre plus intime constitue le basculement auquel le titre fait référence.

Le créateur se confronte directement au réel sous tous ses aspects, dans sa banalité, ses fracas et ses angles morts. Il met en lumière des vérités difficiles entre révoltes, traditions sanglantes et vanité des hautes sphères de la société. Le contraste avec des toiles aux sujets plus paisibles génère un ressenti particulier : celui de la fragilité de nos présences.
En jouant des nombreuses tensions entre différents états, Louis-Paul Ordonneau crée une peinture mémorable qui interroge constamment ce qui persiste quand tout vacille. Celle-ci séduit autant qu’elle dérange.

Notes :
[1] Louis-Paul Ordonneau, Joie de vivre, 2024, huile sur toile, 120 × 90 cm © Galerie BOA
Galerie Boa
- Adresse : 11 rue d'Artois
- Code postal : 75008
- Ville : Paris
- Pays : France
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