Béatrice Roche Gardies, Eric Reynier et Olivier Girault : dialogue sur la nature en peinture à la Galerie de l’Europe

Nature lumineuse, vaporeuse ou majestueuse… C’est un dialogue au naturel que nous propose la Galerie de l’Europe jusqu’au 4 mai dans sa nouvelle exposition réunissant trois artistes. Les trois peintres se servent de leurs émotions pour leurs représentations picturales chargées de souvenirs. Souvenir du vent qui fait souffler les feuilles, souvenir du soleil qui épouse la mer ou souvenir des fleurs de printemps qui font exploser leurs couleurs, peu importe ce qu’évoquent ces peintures, c’est toujours la contemplation qui les nourrit. L’expérience, le vécu fige ici dans l’esprit des images mentales retranscrites par le pinceau. Le fil rouge de l’exposition est probablement l’effort effectué pour prendre le temps d’observer. Et entre l’observation et la représentation, il y a forcément un moment d’hésitation, une respiration laissant place au fantasme et à la rêverie.

Ainsi, chez Olivier Girault, l’exploration de la conscience et des souvenirs consiste à se laisser porter par l’imprévu, à faire confiance à la toile et à sa capacité à révéler. “Le support de ma peinture a une grande importance, un jeu subtil entre le travail du peintre et la réponse de ce support. Le papier bois, restitue, renvoie, absorbe et crée une matière de vie dans laquelle je vais chercher et créer” explique t-il. Chez Béatrice Roche Gardies, des oasis luxuriant à la palette chromatique intense évoquant le bonheur. “La contemplation est l’un des moteurs de mon travail. Je veux convoquer les souvenirs du spectateur, lui rappeler l’atmosphère d’un moment particulier” nous dit-elle. Enfin, avec les grands formats d’Eric Reynier, une invitation à contempler la dérisoire splendeur de l’humanité, selon une une phrase empruntée à Pascal qu’il aime utiliser.

Si chez le premier artiste, la profondeur et la singularité des œuvres réside dans le choix d’une structure le plus souvent basée sur une ligne d’horizon, chez la deuxième, il s’agit davantage de la richesse des nuances de texture et des teintes de couleur. Pour Eric Reynier, il s’agit d’une liberté de style et d’une approche surréaliste en noir et blanc conférant à son oeuvre une dimension immémoriale. Mais si l’on doit parler de technique, c’est la lumière qui doit retenir notre attention. Présente dans toutes les œuvres proposées, elle se niche discrètement dans chaque parcelle, danse sur les vagues, caresse les pétales des fleurs aux bords rosés, se faufile à travers les feuillages…faisant de ces natures en peintures des morceaux d’apparition.