Bernard Buffet 70’s à la Galerie Maurice Garnier 

Du 24 octobre au 29 novembre 2025, la Galerie Maurice Garnier consacre une exposition aux œuvres de Bernard Buffet produites dans les années 1970. Cet accrochage représente une occasion de découvrir une période riche et contrastée de son œuvre. Ces années voient la création d’une variété de travaux, dont les éléments actuellement exposés dans l’objectif de leur conférer une visibilité nouvelle.

///Melian Pussey

 

Bernard Buffet (1928-1999) est l’un des artistes français d’après guerre les plus reconnus. Sa pratique du dessin et de la peinture remonte à son plus jeune âge, étant donné qu’il se fait admettre aux Beaux-Arts de Paris à ses quinze ans. Très vite, sa carrière fait l’objet d’une large couverture médiatique. Son art figuratif est à la fois acclamé et critiqué par le public. S’il est perçu comme un peintre trop commercial en raison de ses emprunts constants à la peinture ancienne, il se distingue par l’aspect graphique de ses compositions à l’huile. De telles qualités sont obtenues grâce à l’usage de traits épais et au traitement abstrait de la perspective.

Le peintre accorde également de l’importance à l’expression des états psychiques de ses sujets, recourant souvent à leur déformation. L’emploi fréquent du noir et de couleurs ternes donne un caractère mélancolique et angoissé à certaines de ses productions. 

Malgré les reproches, Bernard Buffet enchaîne les succès. 1948 correspond à l’année où on lui décerne le Prix de la Critique et au début de sa collaboration avec la Galerie Maurice Garnier. Avant que l’établissement ne se dédie exclusivement à ses travaux, il se voit attribuer plusieurs distinctions. Celles-ci incluent le grade de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres et la Légion d’honneur. Il se construit également une renommée internationale, attestée par l’inauguration en 1973 d’un musée en son honneur au Japon (Nagaizumi).

Depuis 1977, la galerie se spécialise dans l’expertise et l’authentification des réalisations de Bernard Buffet, tout en contribuant à leur diffusion. La présente exposition propose de s’attarder sur une partie de son travail, au moyen d’une délimitation chronologique, mettant  le projecteur sur ses réalisations des années 1970. 

Ce choix permet de mettre en avant une partie des peintures, peut-être moins connues, d’un créateur ayant traité une multitude de thèmes. Bernard Buffet, en effet, a énormément peint, touchant à la fois à la peinture d’histoire, au paysage et à la nature morte. Il n’hésite pas à reprendre des sujets qu’il a déjà explorés, sans pour autant tomber dans une répétitivité lassante. Ses inspirations sont multiples, référençant à la fois l’histoire de l’art et la culture populaire contemporaine.  Marcq, le gros chêne et le village évoque les portraits d’arbres de Théodore Rousseau de par la centralité du chêne. Cependant, il s’éloigne du naturalisme de la référence en construisant son paysage selon les règles de la perspective symbolique. La figure feuillue est massive, de telle manière à ce qu’elle obstrue la vision sur le village alentour. 

Les années 1970 correspondent à un moment où il se concentre sur des objets plus conventionnels. Ce sont ainsi, des représentations paysagères et des natures mortes qui ornent les murs de la galerie. La sélection est diverse, comprenant des paysages aux atmosphères différentes, selon les lieux et les saisons captés. Bernard Buffet peint des décors, sylvestres, urbains, portuaires, ensoleillés, enneigés, qu’il retranscrit dans une variété de styles, alternant entre sa pâte caractéristique et des vues aux visuels plus classiques. 

Son voyage pictural au travers de la France lui sert d’exploration de la condition humaine au travers de visions désolées, comme celles des bateaux amarrés de Tréboul (image 1), et d’exercice à la retranscription de la lumière. Les éléments figurés dans la peinture à l’huile ci-dessus (image 2) sont baigné d’une lumière chaude, situant le moment représenté à la fin de la journée. Le décor automnal de la forêt de Fontainebleau (image 3) est mis en valeur par les touches de jaune sur les branches et les troncs.  

 

Ses natures mortes mettent en scène plusieurs ensemble floraux colorés (image mise en avant) [1]. Deux de ses bouquets, dont Roses rouges et roses (image 4), présentent les contours prononcés communément mobilisés dans une grande partie de son œuvre. 

 

 

Notes : 

 

[1] Bernard Buffet, Grand bouquet, 1976, huile sur toile, 89 x 130 cm © Galerie Maurice Garnier