Chaos organisé à la galerie Jean Fournier

Chaos organisé à la galerie Jean Fournier

Du 20 mars au 22 mai, la galerie Jean Fournier présente Champs magnétiques, une exposition en duo de Nicolas Guiet, artiste représenté par la galerie, avec Jean- Marc Thommen, artiste invité. Une conversation fondamentalement abstraite où règnent « coupe, découpe, lignes, couleurs, surfaces, reliefs » (Marc Thommen). Les artistes ont sélectionné les œuvres dont certaines ont été réalisées spécifiquement pour l’exposition.

Nicolas Guiet, Études pour Champs magnétiques, fév. 2021, croquis pour l’exposition, crayon de couleur sur papier, 21 cm x 29,7 cm © DR / N. Guiet, Courtesy Galerie Jean Fournier.
Nicolas Guiet, Études pour Champs magnétiques, fév. 2021, croquis pour l’exposition, crayon de couleur sur papier, 21 cm x 29,7 cm © DR / N. Guiet, Courtesy Galerie Jean Fournier.

Ces deux artistes abordent l’abstraction avec la même synthèse pratique que Shirley Jaffe. Une tension entre une approche spontanée et contrôlée à la fois, dans un chaos organisé. Ils partagent également une propension à produire des œuvres in situ, un lien profond avec l’espace et un sens aigu des pleins et les vides, de la ligne qui les constitue. Celle qui rompt, qui divise, qui tranche mais également celle qui fait le lien, celle qui rassemble.

Nicolas Guiet conçoit des volumes qui entretiennent une relation ambivalente à la représentation. L’exposition à la galerie Jean Fournier est un écho volontairement plus intimiste à son importante exposition personnelle au centre d’art Labanque à Béthune (printemps 2021) où la totalité des espace ont été investis avec des installations immersives all over et des œuvres monumentales.

Pour la galerie, Nicolas Guiet a conçu trois familles d’œuvres en volume. Des toiles tendues sur châssis ; d’autres sur mousse expansée faites de courbes et contre-courbes ; enfin une série inédite constituée de volumes en bois aux multiples facettes peintes à la bombe par juxtaposition de brouillards irisés et colorés, leur conférant un aspect précieux assumé. Cette dernière série constitue le point de rencontre le plus prégnant avec la série de collages et de toiles sélectionnées par Jean-Marc Thommen pour l’exposition, autour des notions de fragmentation et de découpe.

Jean-Marc Thommen, Météologie 2, 2019/20, acrylique sur toiles coton et lin, 146,5 x 92cm © DR / J-M Thommen, Courtesy Galerie Jean Fournier.
Jean-Marc Thommen, Météologie 2, 2019/20, acrylique sur toiles coton et lin, 146,5 x 92cm © DR / J-M Thommen, Courtesy Galerie Jean Fournier.

La démarche de Jean-Marc Thommen s’inscrit dans une abstraction formelle témoignant d’une certaine tension, d’un goût pour l’accident et la rupture. La série Débauche d’ébauches, ensemble de collages peints et dessinés initié il y a environ 3 ans, révèle tout particulièrement son sens de la composition et de la couleur, rythmique et musical. Cette série montrée en Corée en 2019 est constituée de fragments colorés, découpés et agencés, comme une marqueterie.

« Nous parlons coupe, découpe, lignes, couleurs, surfaces, reliefs et de cette sensation que nous partageons à l’ouvrage lorsque tout semble suspendu, cet endroit précis qu’il nous arrive d’atteindre et de conserver, qu’une certaine idée de l’abstraction contient. A cet endroit, l’œuvre de Shirley Jaffe nous vient à l’esprit, à l’unisson. » – Jean-Marc Thommen

Nicolas Guiet, Chromatophores : cyanophore #1, #2, #3 et #4 , 2021, peinture alkyde sur bois, 30 x 40 x 6 cm chaque. © DR / N. Guiet, Courtesy Galerie Jean Fournier.
Nicolas Guiet, Chromatophores : cyanophore #1, #2, #3 et #4 , 2021, peinture alkyde sur bois, 30 x 40 x 6 cm chaque. © DR / N. Guiet, Courtesy Galerie Jean Fournier.

Galerie Jean Fournier

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