Christophe Blanc, l’artiste qui peint « les émotions à vif  » en permanence à la galerie L’Amour de l’Art

Ce sont des êtres à fleur de peau aux joies démesurées mais aux peines profondes. Ce qui les unit ? L’amour, une force de vivre mystique qui fait converger leur douleur avec intensité. Christophe Blanc est un peintre qui a ce don de faire naître la vie, de faire chanter les couleurs et les contrastes pour produire des mélodies pleines de dualité. Ce qu’il figure, c’est le bonheur coexistant avec l’acceptation de l’absurdité de nos existences. Ses personnages sont une chorale réunie par une quête incessante : celle de vivre intensément. Vivre ensemble dans l’harmonie, dans la beuverie, dans ce curieux compagnonnage qui semble les maintenir alertes, au milieu de ce chaos qui les étreint. Christophe Blanc peint ses personnages tantôt contemplatifs, tantôt actifs. Ces hommes nous fixent, nous invitent, nous disent chacun silencieusement leurs maux, leurs histoires aussi, tout ça grâce à la force d’un regard ou d’un mouvement. En ressort la beauté tranquille de l’ordinaire.

Christophe Blanc peint des fragments d’humanité. Les acteurs de ses toiles ont tous le même visage, tous la même allure si magnifiquement banale, les mêmes vêtements génériques que chacun pourrait s’imaginer porter. Coincés hors du temps, ils se plongent dans un divertissement dionysiaque sous la même bannière, s’unissent malgré leurs différences pour former une voix. Christophe Blanc peint toujours des scènes ambiguës, des visages marqués par les épreuves, reflets d’une humanité brisée mais aussi d’une résilience infinie. Malgré les rêves inassouvis et les espoirs perdus, les hommes de Blanc nous montrent la grandeur d’une vie qui se déploie malgré l’adversité. « Viscéralement attaché à l’humain, j’en fore la figure avec de la matière épaisse et singulière pour modeler les émotions et les humeurs » explique l’artiste. Celui qui ouvrira l’œil remarquera l’extrême délicatesse de ses jeux de clair-obscur ainsi que ses touches de bleu impressionnistes qui dévorent l’espace. Blanc joue des textures et de la minéralité de ses pigments pour montrer la vulnérabilité des êtres. 

L’homme de Blanc vit dans des fonds oppressants, parfois contemplatifs et poétiques, son regard, souvent interpellant, se perd parfois vers des horizons impénétrables, faisant de toutes ces scènes du quotidien des sujets aux mille et une interprétations.

Christophe Blanc se livre un travail de précision. Chaque composition constitue un coup de projecteur qui jette une lumière crue sur l’espèce humaine. Le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs, disait Shakespeare. Christophe Blanc est celui qui fait tomber les masques, il transcende nos états pour mettre au grand jour les vérités cachées. C’est l’homme des temps originels qu’il révèle, sans artifice ni pathos dramatique. Christophe Blanc peint des paysages oniriques, sa démarche est celle de l’authenticité. Bien loin des réalistes froids qui se contentent d’effectuer des pâles copies du réel, Christophe Blanc prend le parti de l’évasion et pour un temps, il confère à toute l’humanité, une majesté retrouvée.