Claude Venard : l’apogée du post-cubisme

Claude Venard : l’apogée du post-cubisme

La Galerie Estades de Lyon présente sa première exposition de l’année consacrée à l’artiste français Claude Venard, ami de Braque, Picasso et Giacometti. Ses toiles fortes aux couleurs lumineuses seront visibles du 21 janvier au 11 mars pour rendre hommage à l’artiste qui a consacré sa vie au style post-cubiste. Il est exposé en permanence depuis 2005 sur les quatre sites de la Galerie Estades, à Paris, Lyon, Toulon, et Baden-Baden (Allemagne).

/// Lolita Fragneau

Claude Venard (1913-1999) est un peintre français d’origine bourguignonne. Après avoir fait un très bref séjour à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, il se dirige vers une formation à l’École des arts appliqués. Il commence sa carrière en tant que restaurateur au musée du Louvre, avant d’être mobilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale. A son retour, il se consacre entièrement à la peinture et participe à de nombreux Salons. A partir de 1953, le succès se concrétise et il réalise des expositions personnelles en France, ainsi que dans de nombreux pays européens et aux États-Unis. Aujourd’hui, ses œuvres sont présentes dans les musées les plus prestigieux du monde, comme à la Tate Gallery de Londres, au Whitney Museum de New York ou au Musée d’Art Moderne de Paris.

Claude Venard, Le jambon, 41 x 33 cm

Il s’est d’abord intéressé à un nouveau mouvement artistique dérivé de l’avant-garde, les « Forces Nouvelles », en faveur d’un retour aux principes stricts et traditionnels de l’artisanat, mais s’en détourne radicalement peu de temps après. Il se tourne vers Gustave Courbet, Paul Cézanne, et vers le constructivisme, avant de s’engager vers le post-cubisme auquel il est resté fidèle. Sa peinture a toutefois évolué au fil du temps. Il a progressivement accentué le chromatisme de sa palette, jusqu’aux tons les plus crus toujours utilisés dans des pâtes très épaisses, souvent appliquées au couteau. Au cours des années 1950, ses toiles deviennent plus abstraites. « Il faut se méfier des œuvres qui séduisent trop au premier abord – dit-il – je ne veux pas dire par là que la laideur est la plus grande des vertus, mais qu’une œuvre doit s’imposer en puissance, sans le truchement d’artifices aimables. »

Claude Venard, L’embarquement, 73 x 116 cm

Il est sujet à un vif intérêt de mêler formes, rythmes, couleurs et lumières, toujours à la recherche du ton juste afin d’exprimer une sensation dynamique et une simultanéité des états d’âmes, vision d’un monde et de sa couleur perçus à travers un kaléidoscope. Son trait s’incise dans la matière, et il n’hésite pas à expérimenter à travers cette approche un geste primitif liant ainsi le dessin à la matière.

Claude Venard, Le port, 65 x 100 cm
 

Galerie Estades Lyon