Déborder de soi pour aller vers les autres et toucher le monde par sa manière de le regarder, c’est l’idée autour de laquelle s’est construite l’exposition collective Comme un fleuve qui déborde présentée à la galerie Topographie de l’art du 20 mai au 16 juillet.
/// Alina Roches-Trofimova
La revue Le Bout des Bordes voit le jour en 1975. Initiée par Jean-Luc Parant avec la belle idée de permettre à l’artiste de donner des nouvelles depuis le bout du monde et déjouer ainsi la solitude qui peut parfois accompagner le processus de création, la publication prend rapidement de l’ampleur et s’élargit. A ce jour, la revue a collaboré avec 280 artistes et ce qui était à l’origine le journal de bord de Jean-Luc Parant s’est étendu en une publication sur plusieurs décennies. L’écho que Le Bout des Bordes a fait résonner s’est rapidement amplifié, portant de plus en plus de voix, incluant de plus en plus d’artistes. L’éditrice Kristell Loquet a bien compris cette logique d’extension : « Faire participer sa famille, comme un débordement de soi. Faire participer ses amis, comme un débordement de sa famille. Faire participer les amis de ses amis, comme un débordement de l’amitié. » — il s’agit là de trouver de la place pour la générosité et d’accorder de l’importance aux liens avec l’autre. Manifeste du partage et surtout de l’interconnexion, l’exposition nous rappelle que nous faisons partie d’un tout.
« Vingt-quatre artistes avec Jean-Luc Parant. Vingt-quatre artistes comme les vingt-quatre heures d’un jour et d’une nuit, c’est-à-dire d’un tour complet de la terre sur elle-même devant le soleil, dans le grand mouvement des étoiles et des planètes. C’est qu’il faut bien vingt-quatre artistes pour que l’art déborde comme un fleuve sortant de son lit, dans le grand chamboulement cosmogonique du Bout des Bordes. » — Kristell Loquet résume ainsi la structure d’une exposition prolifique, parcourue par la notion de débordement. L’exposition réunit les oeuvres de 24 artistes du quinzième numéro de la revue. Comme un fleuve qui déborde, les artistes débordent de la revue, s’affranchissent du cadre du papier pour habiter l’espace de la galerie.
Visuel de couverture : © José Maria Gonzalez, Sans titre, 2021, acrylique sur papier, 65 x 50 cm, courtesy de l’artiste – Topographie de l’Art
Galerie Topographie de l’Art
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