Le Musée de Picardie présente du 24 septembre 2022 au 26 février 2023 un ensemble de six peintures provenant dev la chambre du Roi au château de Versailles. En retour, Amiens prête à Versailles les neuf tableaux constituant la série des Chasses en pays étrangers, chefs-d’œuvre du Musée de Picardie, pour l’exposition « Louis XV, passions d’un Roi », qui ouvrira ses portes le 18 octobre prochain.
/// Stephane Gauthier
Ces six tableaux d’une valeur artistique inestimable, furent choisis par Louis XIV pour meubler la dernière chambre qu’il occupa à Versailles, aménagée en 1701 et dans laquelle il mourut le 1er septembre 1715. Ne représentant que des sujets religieux, les quatre Évangélistes, Saint Matthieu, Saint Luc, Saint Jean et Saint Marc, Le Denier de César peints par valentin de Boulogne (1591-1632) le plus italien des caravagesques français, et Agar et l’Ange par Giovanni Lanfranco, ces six tableaux dialoguent avec la fonction de la pièce qui les abrite : le pouvoir royal découle de Dieu.
Vue de l’exposition « De Versailles à Amiens : chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil »
Le choix de Valentin de Boulogne, peintre français œuvrant à Rome jusqu’en 1632 année de sa mort tragique et très imprégné de la leçon du Caravage, témoigne en outre du goût personnel du souverain, véritable maître d’ouvrage de ce lieu hors du commun qu’est sa chambre à Versailles. Son emplacement au centre de l’appartement royal donnant sur la cour de marbre a la force du symbole : au centre de l’axe Est-Ouest des perspectives du Domaine, elle est le point de départ de la course du Soleil. Lieu des cérémonies du lever et du coucher, elle occupe une fonction névralgique dans l’organisation de l’étiquette de la cour. Dans cet espace à la fois privé et public, le roi a lui même choisi les peintures destinées à orner la partie haute du décor et retient un ensemble de peintures caravagesques.
Vue de l’exposition « De Versailles à Amiens : chefs-d’œuvre de la chambre du Roi-Soleil »
Le Musée de Picardie nous propose donc de pouvoir admirer ces œuvres habituellement accrochées à dix mètres de haut, et qui ont en outre bénéficiées d’une restauration récente sous leur meilleur jour, à hauteur d’homme, dans des conditions tout à fait exceptionnelles.
Une exposition placée sous le commissariat de Béatrice Sarrazin, conservateur général du patrimoine, chargée des peintures du XVIIe siècle au château de Versailles