La galerie French Arts Factory présente du 17 mai au 9 juin l’exposition Entre Ciel et Terre, présentant les œuvres de Marie-Madeleine Vitrolles, Ludovic Isidore et Antoine Pierini.
Trois artistes, trois matières : sous le toit de la galerie French Arts Factory se rassemblent céramique, acrylique et verre pour relever le défi difficile qu’est de mettre en perspective des styles et techniques distinctes et personnelles.
Les sculptures en céramique de Marie-Madeleine Vitrolles proviennent d’un autre temps. Tout droit sorties de la mythologie grecque et romaine, les silhouettes sveltes et féminines de l’artiste, qui font écho aux Bambous Noirs longilignes d’Antoine Pierini, nous transportent dans un conte poétique. D’une hauteur presque humaine, ces femmes se voient attribuer une largeur étroite, renforçant ce galbe divin et utopique, où l’homogénéité de la couleur de la terre cuite des sculptures insiste sur la mystification de ces personnages.
De tons unis, sur les sculptures Marie-Madeleine Vitrolles, nous passons à une palette exultant de nuances de bleu et de vert, d’eau et de terre, qui composent les tableaux de Ludovic Isidore. D’apparence minérale, les couleurs s’étalent et se multiplient sur la toile pour dessiner des figures qui prennent l’allure d’humains, d’animaux ou bien de formes abstraites. Des aplats de couleurs s’opposent à des zones aux multitudes de lignes, comme si la nature avait parfois pris le dessus : tel le lierre sur le mur d’une maison, l’acrylique s’est, peu à peu, étendue sur la surface de la toile.
L’aspect naturel des œuvres du peintre fait alors écho aux céramiques de Marie-Madeleine Vitrolles. Les détails du corps des statues ne sont pas dessinés, et laissent place à des ornements aux aspects de minéraux : telle la mousse verte qui se développe sur les roches, des éléments semblent s’être accrochés aux jambes des figures pour se propager sur leurs corps et les habillent d’un voile naturel. La quiétude de ces femmes, laisse alors paraître un sentiment plus sombre : leurs jambes s’apparentent au tronc d’un arbre, impossible alors de se déplacer, elles semblent avoir pris elles-mêmes racine lors d’une attente infinie.
Que ce soit par la céramique, le verre ou la peinture, les trois artistes présentés manifestent leur lien avec les éléments minéraux. Utilisant des matériaux variés et prônant avec justesse le rôle de la nature dans la création artistique, ils nous invitent à la contempler à travers leurs œuvres oscillant entre sérénité, équilibre et finesse.
Texte : Angèle Imbert
Crédit Visuel : Marie-Madeleine Vitrolles, Madly, 129 cm, sculpture en céramique